08 Août Le transpondeur éco-conversationnel
Récit imaginé par Stéphane Marthe et facilité par Morgane dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 08 août 2023 en partenariat avec l’assemblée des imaginaires et en lien avec ce récit et celui-ci ou encore celui-là.
Thème de l’atelier : A quoi rêvons -nous pour demain?
Juliette et son père Stéphane sont au bord du Lac de Monteynard, et se promènent ensemble. Le lac est presque à sec, comme depuis de nombreuses années, à cause du dérèglement climatique et de la surexploitation de l’eau par l’industrie locale. Il a beaucoup perdu de son charme.
Juliette a grandi à Grenoble, et vit à Marseille depuis 10 ans, et Stéphane est grenoblois depuis plus de 30 ans, et très attaché à la région.
Ils se retrouvent et discutent, comme souvent, d’écologie et de justice sociale, et aujourd’hui de la société ST Microelecnics qui avait grandement contribué à l’assèchement du lac en captant une bonne partie des ressources en eau de la région pour fabriquer des puces électroniques.
Juliette aperçoit un objet étrange au bord du lac, qui devait y être immergé par le passé. Elle s’en rapproche, le prend dans ses mains, l’observe avec curiosité et demande à son père ce que c’est.
S – il s’agit d’un transpondeur éco-conversationnel
J – un quoi ?
S – c’est une machine qui était utilisée pour discuter avec la nature
J – ah bon ? vous ne pouviez pas le faire sans ?
S – non, tu sais, à mon époque, la nature était totalement asservie et exploitée par l’homme, et il aura fallu toutes les catastrophes qu’on t’a apprises à l’école pour que nous nous décidions à changer, et commencer à se reconnecter avec la nature.
J – c’est fou que personne n’ait réagi plus tôt
S – tu sais, de nombreuses personnes ont essayé, mais n’ont pas pu se faire entendre, et étaient décrédibilisées
J – et toi, tu en avais un ?
S – oui, j’ai fait partie des premiers utilisateurs, ce n’était vraiment pas simple, au début. On avait du mal à comprendre comment interpréter les signaux de la nature captés par le transpondeur
J – c’est dingue, moi j’ai grandi en apprenant à respecter la nature, à systématiquement penser à sa régénération dans toutes mes actions, je ne savais pas que ce type d’objets avait existé. Et tout le monde s’en servait ?
S- non, il a fallu du temps pour qu’il se démocratise. Il coutait cher au départ, inventé par un certain Elun Musk, qui pensait pouvoir conforter sa situation de milliardaire avec cette invention. Mais des acteurs du low tech sont parvenus à en faire une version beaucoup plus accessible, que chacun pouvait fabriquer seul. Il a fini par devenir incontournable pour vivre sur cette planète
J – le low tech, c’est base, Papa, et ce Elun Musk, on en a parlé pendant mes études, il était un peu dingue et mégalo, ce type, non ?
S- c’est certain, mais le pouvoir était très concentré autour de l’argent et du pouvoir, à l’époque
Juliette et Stéphane emportent avec eux le transpondeur, et Juliette promet à son père de le faire réparer dans le Repair Café où elle est bénévole, afin qu’il puisse à nouveau s’en servir, comme au bon vieux temps