Une énergie inépuisable

Récit imaginé par Margot Bloch, Paul Caron, Bérengère Estepa, Maïwenn Favetto Bon et facilité par  Christine SAUSSE dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 22 juin 2023 

Thème de l’atelier :  A quoi rêvons-nous pour demain ?

Après des décennies de recherche, la source d’énergie inépuisable tant attendue par l’Humanité a enfin été trouvée, elle se situe en chacun de nous. En ce mardi matin, comme 3 jours par semaine, Liberty prend son vélo roulant à personergie pour aller à son travail. Elle habite Carquefou, ville moyenne où l’autonomie énergétique est devenue une réalité pour tous. Entourée par la nature, chacun peut y respirer un air doux, il y fait bon vivre.  

Depuis deux ans, cette fringante trentenaire est animatrice en énergie collective, grâce à son travail et celui de ses collègues, la production de personergie a atteint un record l’année passée. 

Alors qu’elle s’approche de son bureau, brusquement, une épaisse fumée se répand dans le paysage habituellement paisible de cette contrée et surgit de nulle part un engin volant diabolique formé d’une bulle surmontée de spatules géantes. 

A son bord, elle distingue une personne un peu perdue avec des yeux écarquillés qui laissent à penser que le voyage n’a pas été de tout repos.

 Cette voyageuse des temps ultra-modernes met pieds à terre et découvre ce nouvel environnement beaucoup moins hostile qu’elle ne l’avait imaginé mais ne vous y méprenez pas, cette visite est tout sauf une visite de courtoisie…

Zia est une espionne, envoyée par le gouvernement d’une dictature lointaine. 

Sa mission est simple : comprendre comment toute cette énergie est produite et comment ramener chez elle la technologie qui la soutient afin que son gouvernement puisse la répliquer. Elle se dirige vers Liberty qui s’est approchée par curiosité.

Zia se fait passer pour une journaliste en reportage pour obtenir des informations. Dans son pays, l’Etat régit toutes les ressources, dont l’énergie par la Corporation AllEnergy. La dépendance des habitants à leurs dirigeants est totale. 

Liberty lui explique que la notion de propriété n’existe plus à Carquefou concernant l’énergie, qui est abondante et gratuite pour tous. Chacun est formé depuis le plus jeune âge à mettre en commun sa personergie, comme tous ses biens inutilisés. Une monnaie locale permet de faire vivre ce marché de troc qui s’applique autant aux biens, qu’aux services et aux savoir-faire de tout un chacun.

En faisant le tour de Carquefou, Zia constate les bienfaits de la coopération sur les habitants et comprend que, sans changer fondamentalement le système de son pays, sa quête est vaine.

Son implant sonne pour la dixième fois de la journée. Elle décroche en tapant deux fois sur son poignet. Sans surprise, c’est sa hiérarchie. Ses supérieurs sont inquiets de ne plus pouvoir la géolocalisée. On lui rappelle de ne pas perdre de vue sa mission, que les conséquences pour sa famille seraient dommageables. Elle ne peut pas se permettre de la mettre en danger. Ses parents, âgés, sont en mauvaise santé et leur ratio social ne fait que chuter, ce qui ne leur permet plus d’avoir accès seuls aux soins nécessaires. Chez Zia, l’énergie est une propriété privée, dont l’échange se paie très cher.

 Les parents de Liberty, eux, reçoivent régulièrement leur dose de SolideArité – un échange de flux de personergie des plus jeunes vers les plus âgés. 

Zia est saisie par ces révélations, et si c’était ça, la vraie solution pour s’occuper de ses parents ? La réalité de cette communauté basée sur l’échange vient secouer ses années d’endoctrinement. 

Zia est complètement abasourdie par ce qu’elle découvre et commence à remettre en doute beaucoup de choses.

Elle sent qu’il faut saisir cette chance inespérée d’apprendre de ce nouveau concept de partage.  

Il y a fort à croire que Zia et Liberty ont beaucoup à découvrir l’une de l’autre et s’enrichir mutuellement des expériences de chacune.