22 Fév (re)trouver ma voie
Récit imaginé par Kaja Wiewiora, Yasmine Mosleh, Chirine El Hammouti, Lu Jia, Arhur Mony, Charlotte Thimonier et facilité par Élodie Dantard dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 20 février 2024 en partenariat avec l’ADEME
Thème de l’atelier : Et si la France était neutre en carbone en 2050 dans le scenario 3 ?
Photo de Jong Marshes
Aujourd’hui marque une nouvelle étape dans ma vie. Je me retrouve ici, devant cette page blanche, essayant de mettre des mots sur les bouleversements qui ont secoué ma vie ces dernières années. C’est comme si le monde que je connaissais s’était effondré pour laisser place à quelque chose de complètement différent. La chaleur qui émane désormais de notre planète semble avoir imprégné chaque aspect de mon existence, rendant les journées étouffantes encore plus pénibles.
Il fut un temps où j’étais un homme de la mer, un pêcheur fier et heureux de ma profession. Mais tout a changé lorsque la France s’est engagée sur la voie de la neutralité carbone. Les conséquences du changement climatique ont frappé de plein fouet notre industrie. La mer Méditerranée, autrefois généreuse et pleine de vie, s’est transformée en un désert aquatique, la biodiversité déclinant à un rythme alarmant. Les paysages qui m’étaient autrefois familiers ont subi une métamorphose radicale et les bateaux de pêche ont cédé la place à des machines automatisées. La perte de mon emploi a été un coup dur. J’ai dû me réinventer, comme tant d’autres dans cette nouvelle France. Les métiers traditionnels se sont effacés devant la montée en puissance des technologies vertes. Les robots ont remplacé les humains dans de nombreux secteurs, rendant obsolètes des emplois qui semblaient autrefois inébranlables comme celui que j’exerçais. Dans cette nouvelle France, la solitude s’est renforcée dans mon quotidien. Les visages familiers se sont effacés, remplacés par des étrangers pressés et distants. Les liens sociaux qui autrefois tissaient la trame de ma vie se sont distendus, laissant derrière eux un vide.
Jusqu’au jour où j’ai pu rencontrer une jeune fille, Manon qui travaille dans une association visant à réinsérer les personnes qui ont perdu leur emploi suite à tous les changements qui ont eu lieu. Ainsi, elle m’a aidé à me tourner vers l’éducation, tout en profitant des subventions de l’État pour acquérir de nouvelles compétences. Il a fallu du temps pour trouver ma voie, mais j’ai finalement trouvé un nouvel emploi dans le secteur de l’intelligence artificielle. Je travaille maintenant sur des projets visant à restaurer la vie sauvage en mer Méditerranée, utilisant des technologies innovantes pour surveiller et protéger nos écosystèmes fragiles.
Le trajet vers ce nouvel emploi est bien différent de celui que j’avais l’habitude de faire en bateau. Je me déplace désormais à vélo, contribuant ainsi à réduire mon empreinte carbone. Certains jours, je travaille depuis chez moi, grâce aux avantages du télétravail. Malgré les défis et les bouleversements que j’ai rencontrés en cette période de transition vers une économie verte, une chose reste constante : ma détermination à contribuer à la construction d’un avenir plus durable pour notre planète. Chaque jour, je me lève avec l’espoir que nos efforts collectifs finiront par porter leurs fruits, que nous pourrons restaurer ce qui a été perdu et créer un monde où l’harmonie entre l’homme et la nature sera enfin rétablie.