Robert ré-enchanté

Récit imaginé lors de la journée futurs proches à Genève en partenariat avec le Laboratoire de transition intérieure et le Théâtre de l’Orangerie, le 5 septembre 2020, autour du thème « Ré-enchanter notre relation à la nature ».

Autrices: Guenola Rasa, Sophie Conchon, Isabelle Fedrigucci


Bonjour, je m’appelle Mathilde, merci de me recevoir pour cet entretien.

Robert voix off : Elle se pose sans que je l’y ai invitée, avec son sarouel de hippie… il ne lui manque plus que les dreads…

Robert fort : Oui, il semble que nous soyons appelés à collaborer… parlez-moi de vous.

Mathilde : Je suis canadienne, j’ai fait toute ma scolarité à l’école de la transition de Genève, depuis son ouverture en 2021, et j’ai poursuivi mes études à l’Institut du management éco-responsable de Lausanne  

(Robert off : pffff… c’est le genre d’ahuri à cause de qui je suis obligé de venir à pied le matin, depuis qu’on peut plus circuler en voiture en ville.)

Je réside à Carouge, j’apprécie particulièrement le calme, la verdure, le tempo plus lent, l’harmonie, la convivialité.

(Robert off : super, encore un de ces quartiers où ils chient dans du compost… à tous les coups, elle a fait un treck au Népal)

Mathilde : Je suis ici à la suite de la décision de la représentante du vivant et des générations futures de votre comité exécutif. J’ai plusieurs propositions. 

(Robert off : olala, d’abord le chief happiness officer, puis après un représentant des générations futures et du vivant, ça fait 20 ans qu’on me casse les pieds avec ces histoires…)

Mathilde : Commençons par votre équipe…

Robert : Mais mon équipe ne veux plus venir au bureau. Les employés disent que c’est froid et déshumanisé.

Matilde : Je vous propose de parcourir Genève avec votre équipe et d’utiliser le potentiel de l’itinéraire du vivant. Ce parcours riche en biodiersité végétal et animal nous reconnecte à la nature et offre des recoins de travail privilégiés dans des espaces enchanteurs.

(Robert off : ah oui, c’est vrai que ma fille m’en a parlé. Mais c’est bien gentil je ne vois pas en quoi ça arrange mes problèmes)

Robert : Et qu’est-ce qu’on fait pour les sceptiques, je ne vous cache pas que cette histoire de représentant du vivant n’a pas convaincu tout le monde.

Matilde : C’est sûrement parce qu’ils ne sont pas sensibilisés à la nature. Vous avez remarqué dans votre équipe et votre entourage des divergences sur les modes de vie et de pensée. Je vous propose des ateliers où les employés peuvent partager les visions. Nous incluons la relation avec la Nature. Il y aura des formations mais beaucoup de pratiques et d’expérimentation. Cela donne toujours de très bons résultats.

(Robert off: Ah ça pourrait aussi me permettre de mieux comprendre ma fille …)

Robert : mon gros problème aujourd’hui c’est qu’on ne peut plus suivre les demandes des clients. Nous avons eu le fameux tsunami à Genève. Nous ne pouvons plus augmenter les assurances, tandis que les sinistres climatiques s’accumulent. Mon équipe est démotivée et n’a plus d’idées.

Matilde : Il y a beaucoup de créativité en s’inspirant du vivant. C’est pendant la visite de l’itinéraire du vivant qu’une équipe a eu l’idée de la police double. Vous connaissez ? 

Les assurés contribuent en temps et en argent selon leurs moyens financiers et leurs compétences. Cela abonde un fond du temps solidaire. Et quand les assurés déclarent un sinistre, on leur propose un dédommagement en temps solidaire ou en argent, selon ce dont ils ont besoin. 

Robert : ah oui, c’est ce que m’a expliqué ma fille quand elle est partie s’assurer à La Vaudoise. Vous vous rendez compte, ma propre fille n’est plus cliente chez nous !

« Parfait, bienvenue dans l’équipe ! » (à Mathilde) , puis à son secrétaire : « Appelez-ma fille »

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