RDV en Terre inclusive

Récit imaginé par  Stéphanie Wytrykowski, AnnGaid PLourde, Victoria Sanaa, Emmanuelle Cohen et facilité par Alexis Louat dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 01 février 2022 en partenariat avec La Fresque de la diversité co-crée par BELUGAMES.

Thème de l’atelier:  Et si en 2050, on imaginait une société libérée des préjugés?


Rapport de découverte interculturelle et planétaire du 1er février 2050.
Planète : Terre.
Pays : France, pour sa politique de lutte contre les préjugés particulièrement éloignée de la
nôtre.
Durée : 478 unités temporelles.

Objectif : évaluer la pertinence du modèle français, établir des passerelles entre nos peuples,
poser les bases de futures collaborations (éducatives, philosophiques, écologiques,
économiques, touristiques et artistiques).
Ambassadeur: Y-AILE

-son traitement dermatologique lui permettant d’avoir une couleur de peau strictement
identique au reste de la population a été testé en conditions terriennes et devrait maintenir
l’uniformité de son épiderme

-ses handicaps visibles et invisibles ont été corrigés tout au long de sa croissance

il a l’apparence habituelle d’un être adulte en bonne santé, son taux de vieillissement est
indécelable

-comme toute personne de notre civilisation, il n’a jamais été confronté à une différence,
quelle qu’elle soit. Mais ses résultats lors de sa formation aux critères de discrimination sont
encourageants.
Détails de la mission : le plan de visite a été co-construit avec un guide français spécialisé en
relations inter galactiques

-1ère étape : initiation pédagogique. Interactions générationnelles, principes d’innovation,
modalités de partage, de transmission, de sauvegarde et d’évolution.

-2ème étape : contribution sociétale. Création de valeur écologique, économique et
philosophique. Interactions sociales imposées ou nécessaires au bon fonctionnement de la
société.

-3ème et dernière étape : temps libre. Difficile d’appréhender cette notion pour notre société.
Il semblerait qu’une partie des unités temporelles puisse être utilisée sans objectif de création
de valeur spécifique. Les personnes pourraient choisir de pratiquer une activité de manière
autonome et individuelle. Nous espérons que les découvertes de Y-AILE nous permettront de
mieux comprendre ce concept dit de LIBERTE.
Points de vigilance : Y-AILE, comme tous les membres de notre communauté, a été
intégralement formaté pour invisibiliser ses différences, garantissant ainsi l’absence totale de
préjugés.

-comment va-t-il interagir avec les personnes qu’il va rencontrer?

-quel impact ce voyage aura-t-il sur lui à long terme, tant au niveau comportemental que
psychique ou philosophique?

-un reformatage médical et psychologique post terrien sera nécessaire pour corriger toute
spécificité éventuelle apparue lors de son séjour
-Le premier jour, mon contact sur place me proposa de découvrir les principes-clés de
l’enseignement et l’apprentissage humains, dont la particularité était qu’ils courent sur toute
une vie. La préoccupation majeure des terriens est de créer la possibilité mais aussi les bonnes
conditions pour interroger l’existant, les questions émergentes, les scénarios alternatifs afin
d’atteindre de futurs nouveaux et désirables.
L’éducation scolaire est censée conduire le changement en augmentant le transfert de
connaissances, la culture de la compréhension de l’autre et le développement de son plein
potentiel. A l’école, les enfants sont familiarisés avec les sujets du savoir-être, des
connaissances sociales, des neurosciences et du cerveau. Les mécanismes des biais cognitifs,
de construction des stéréotypes et des préjugés sont analysés en groupes, par les jeux et la
conversation. Fait surprenant, les délégués de classes sont aussi des référents diversité et
mixité, et ceci dès le plus jeune âge !

Au niveau de l’enseignement supérieur, pour former des humains compétents, capables d’agir
de façon éthique, les humanités sont entrelacées avec la technologie et l’ingénierie. Les
compétences « humaines » ainsi acquises permettent d’aboutir à des innovations débouchant sur
des entreprises responsables.
Les parcours d’apprentissage sont ciblés davantage sur les objectifs des étudiants et les enjeux
recherchés par la société, plutôt que sur des cursus de type catalogue.
Enfin, le numérique et l’expérimentiel ont permis de renforcer l’apprentissage au cours de la
vie dans tous les secteurs. »
Paulo Freire « Personne n’éduque personne, personne ne s’éduque seul, les Hommes
s’éduquent ensemble par l’intermédiaire du monde ».
A quoi contribuent ces terriennes et terriens ? qu’ont-ils mis en place pour surmonter ces
nombreux préjugés présents depuis plusieurs siècles dans leur société ?
« Je n’en croyais pas mes yeux, ni mes oreilles, ni la totalité de mes sens … ».
Ils ont décidé de prendre conscience du monde qui les entoure, de réfléchir à leurs relations à
l’autre. L’individualisme n’est plus tout à fait d’actualité. Ils ont donc décidé de
CONTRIBUER à des actions pour réduire les préjugés, pour valoriser les
différences. Ecoute, partage, connaissance des besoins de l’autre, chacun fait preuve
d’empathie.
Ils ont ainsi choisi de multiplier les lieux pour accroitre les contacts entre divers groupes.
L’inter est devenu primordial. On célèbre les différences, les singularités mélangées.
Sur la base du volontariat, et pour contribuer à l’avancée de la science, on peut réaliser un
diagnostic personnel et anonyme pour évaluer ses préjugés.Un site d’opendata peut être
consulté.
Dans les entreprises, ils organisent des groupes de paroles à l’initiative des collaboratrices et
collaborateurs pour accueillir les nouveaux, partager leurs points communs, Ils réalisent des
vis ma vie sans arrêt pour comprendre encore et encore la vie des autres. On voit arriver des
« Souteneurs sociaux » qui encouragent les prises de contact, pour trouver des objectifs
communs et générer ainsi des relations et des coopérations.
Ils ont mis en place des centres de Réhab anti-préjugés. On peut s’y rendre quant on a un petit
coup de mou sur notre relation à l’autre.
Ils ont même instauré un Centre National de Réflexion sur les Différences Invisibles. C’est
un centre de recherche, auquel là encore tout citoyen peut contribuer. Ils organisent des
conférences philosophiques, des partages d’expériences…Ils ont donc pris conscience qu’il
pouvait y avoir des handicaps invisibles, des possibles origines culturelles invisibles, ….
J’ai eu le sentiment de voir une population très impliquée, en quête d’une société libérée de ses
préjugés
« J’étais impatient de découvrir ma 3ème et dernière immersion.
Je ne voyais pas du tout de quoi il pouvait s’agir. En dehors de l’apprentissage et de la
production d’une certaine valeur économique, à quoi les humain.e.s pouvaient bien occuper

leur temps libre ? Et en quoi ces temps permettaient de contribuer à la société inclusive qu’iels
avaient atteint.
Lieu : une forêt en bord de mer, des habitats collectifs et ouverts, des espaces de vie en
commun
Personnes en présence : viennent ici les individus qui sont donc dans leur période de « temps
libre » et souhaitent prendre du temps pour eux tout en se reliant aux autres en toute simplicité
Activités :

-temps individuels (s’exerçant parfois en collectif) : marche en nature, contemplation,
discipline physique de son choix, méditation, … on sort du mental, on regarde et on soigne
l’intérieur, on fait de la place pour accueillir les diversités et les richesses de ce qui est
dedans/dehors, tout autour,

-temps collectifs : bénévolat, temps associatifs, toute activité permettant à chaque humain.e
d’exprimer sa singularité, et d’offrir au monde ce qui fait sens pour iel, ce qui vibre pour iel,

temps de retours d’expérience et de réflexions individuel.le.s et collectifs sur les 2 autres
phases de vie : apprentissage et contribuer à la société par son travail
– Enseignements : ici tout est fait pour se reconnecter à soi, au vivant à l’intérieur et autres êtres
vivants à l’extérieur. On retrouve le calme qui permet de soigner sa paix intérieure, de prendre
une dose de rappel d’apprentissage (les différences sont la richesse de notre humanité), de
garder son cœur ouvert et d’y chasser toutes les peurs. «