Podcast de Lila et Nila – La Joyeuse Roulotte

Récit imaginé par Alexandra, Jean-Claude, Nathalie et facilité par Fanny Bronès dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 25 mai 2023

Thème de l’atelier :  Et si la France était neutre en carbone en 2050, dans le scénario 1, génération frugale ? 


Ding ding ding (jingle) . Bienvenue dans le nouvel épisode du Podcast « La Joyeuse Roulotte » – le podcast qui vous fait vivre des histoires de rencontres passionnantes et d’expériences joyeuses en Provence, par Lila et Nila.

Aujourd’hui est un épisode unique dans l’histoire du Podcast, puisque Nila et moi, Lila, avons eu envie de vous raconter une histoire qui nous tient à coeur : la nôtre ! Donc aujourd’hui, mon invitée sera …Nila et (voix de Nila) mon invitée sera Lila !

Lila : alors Nila ? Que peux-tu nous raconter sur toi ?

Nila : alors, je m’appelle Nila, j’ai 32 ans et je suis née et j’ai grandi au Nigéria. Il y a environ 10 ans, les conditions de vie sont devenues tellement insupportables qu’avec ma famille, nous avons décidé de tout quitter et de partir : avec mon frère et ma mère, nous sommes venus en France, mes 2 soeurs sont allées en Allemagne. J’avais commencé des études de journalisme au Nigéria, aussi en France j’ai eu envie de continuer dans cette voie. Et toi Lila ?

Lila : De mon côté, j’ai 33 ans, je suis née à Marseille et après des études de commerce, j’ai réalisé que le monde avait vraiment besoin d’autre chose avec tous les changements. Je voulais créer du lien avec les gens, montrer tous les changements extra qui se passaient dans la région. Et là, et bien, je t’ai rencontré Nila. Un magnifique coup de foudre sur la plage de Sanary ! Depuis, on ne s’est pas quittées et on peut dire qu’on a créé une vie qui nous ressemble ! Et si tu en parlais justement de cette vie Nila ?

Nila : ah ah, oui ! Et bien déjà, nous vivons en Provence, et en ce moment surtout dans le Var. Et puis, notre mode de vie n’est pas banal, car nous voyageons et vivons en roulotte, tirée par nos 2 chevaux Moustache et Pantoufle. Nous vivons simplement, avec quelques affaires dans notre roulotte, quelques livres, quelques habits et matériel de cuisine. Nous allons de villages en villages pour faire des belles rencontres, découvrir des initiatives que nous partageons dans le Podcast mais aussi avec les gens que nous rencontrons.

Lila : exactement !  Et très souvent, en fin de journée, quand l’air devient respirable et qu’il fait moins chaud, nous retrouvons les villageois sur la place du village. Tout le monde a tellement ralenti par rapport à quand j’étais enfant. Maintenant, nous prenons le temps de discuter, de rire, de jouer ensemble. Nous partageons des histoires, chantons, dansons parfois. Nous apportons aussi des produits délicieux d’autres villages et faisons un peu de commerce, ce qui nous permet de nous nourrir de bons fruits et légumes, de légumineuses, de céréales, et même du chocolat local.. C’est tellement joyeux et riche !

Nila : bon c’est pas toujours velours parce qu’hier soir à Solliès-Pont on vantait les bienfaits d’un miel fabriqué par un apiculteur de Cogolin avec qui on a passé quelques jours il y a 2 semaines de ça. Super miel (les gens peuvent goûter), technique de récolte surprenante et JP apiculteur trop trop cool. 

Lila : et alors là, pendant que tu racontes cette technique de récolte du miel avec les abeilles africaines, ce gars fait irruption, se pose devant nous et se met à hurler :

« vous n’y connaissez rien en miel, vous dîtes que des âneries, et d’abord qu’est ce que vous foutez là avec votre roulotte au village comme des manouches, en plus 2 filles ensemble, non mais c’est une honte, rentrez chez vous (en me regardant moi Nila) et emmène ta copine (en te regardant toi Lila).

Nila: et moi je suis pétrifiée, je ne sais pas quoi dire, une telle violence verbale je ne l’avais pas vue venir. 

Lila : moi aussi je suis choquée, mon sang ne fait qu’un tour, je m’apprête à lui faire face (c’est pas la première fois que ca m’arrive ) et alors là… miracle !

Nila : oui c’est fou, toute l’assistance se met à chanter un « ouh ouh ouh », comme pour couvrir la voix du vieux réac, et de nombreuses personnes se lèvent pour l’encercler, comme l’engloutir et le neutraliser, mais sans aucune violence. 

Lila : oui et ce groupe se déplace de côté, le vieux a disparu et instantanément l’incident est clos. Les autres spectateurs applaudissent comme si un artiste avait fait un numéro inopiné et nous invitant à continuer. 

Nila : on pourrait presque penser que c’était l’idiot du village qui faisait des siennes et que les habitants ont l’habitude de gérer. Mais non, c’était bien une agression mais une forme de sagesse collective l’a traitée comme une folie passagère. 

Lila : et nous on a pu finir notre histoire !

Nila : J’ai été touchée par l’empathie des habitants. 

Le lendemain, quand le gars est venu s’excuser, j’ai cru rêver. Il avait été tellement infect avec nous.

Mais j’ai bien vu à son attitude et ses yeux qui ne nous regardaient pas droit dans les yeux que ses excuses n’étaient pas vraiment sincères…

Lila :  Peu importe. Le principal est que le calme soit revenu dans le village.

Face à la pression des autres habitants, le vieux monsieur s’est engagé à aider les autres à agrandir le potager de l’école. Il a moins de force qu’avant mais a toutes les connaissances pour aider les autres, faire les plans et a un bon sens de la pédagogie… Si, si !

Nila : Nous nous sentons bien ici. Nous hésitons à présent à aller sur la côte où il pourrait y avoir plus d’air…. mais aussi plus de risques de tempêtes et de submersions…

Lila : Nous pourrions y aller prochainement, puis revenir par ici pour voir où en est le potager de l’école !

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