14 Déc Les G’eau ELAN à sec !
Récit imaginé par Thibaut Gauttier, Maëlle Mathivet et Céline, et facilité par Hélène Chesnel dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 14 décembre 2023 à l’Université de Nantes.
Thème de l’atelier : Et si, en 2050, l’eau était devenue un bien commun et préservé ?
Article du 10/12/2050 Courrier du Pays de Retz
Après 6 mois sans pluie, les réserves d’eau sont au plus bas. Nous partons à la rencontre de Madame G’eau ELAN, immeuble bâti à Pornic en 2030, pionnière dans la gestion de l’eau depuis la loi EGALEAU dite Loi BESSIERE, ministre de l’eau.
Journaliste : Madame G’eau ELAN, dans 15 jours votre réserve d’eau sera à sec. Comment en êtes-vous arrivé à cette situation alors que vous étiez pionnière en 2030 ?
Madame G’eau ELAN : La ville nous fournit 3 litres d’eau par jour et par personne pour boire et cuisiner, et le reste de notre consommation dépend de notre réserve, pour le potager, le ménage, la vaisselle et la douche.
Notre système de récupération d’eau était effectivement à la pointe en 2030 avec récupération d’eau de pluie, circuit fermé, filtre à eau et murs végétalisés. Après la sécheresse cette année, nous pensions que tout le monde était dans la même situation mais en discutant avec notre immeuble voisin la CIVEL, je me suis rendu compte qu’il avait encore 50% de réserve d’eau, alors que nous n’en avons plus que 10%.
Journaliste : Et donc qu’avez-vous fait ?
Madame G’eau ELAN : Après concertation, mes habitants ont réalisé un diagnostic du réseau d’eau et des usages. Dans les grandes lignes, ils ont constaté que les quotas de consommation étaient respectés mais que j’ai accueilli 30% d’habitants en plus par rapport à 2030. Notre réserve n’est donc plus adaptée au nombre d’habitants et le réseau est devenu vétuste avec des fuites d’eau et une dégradation des matériaux. Les habitants n’ont pas pris soin du réseau existant.
Ils ont alors sollicité le service des Facilitateurs de l’Eau de la ville de Pornic, pour qu’ils les accompagnent dans la gestion de cette crise.
Journaliste : Comment précisément les ont-ils aidés ?
Madame G’eau ELAN : Grâce à leurs connaissances, aux retours d’expériences d’autres collectifs et aux jurisprudences, ils ont aidé les habitants à échanger avec ceux de la CIVEL, pour avoir des conseils sur la gestion de l’eau et comprendre en quoi leur gestion est meilleure.
Journaliste : Quels ont été les résultats ?
Madame G’eau ELAN : Après quelques difficultés rencontrées (intérêts de la mise en commun pour les habitants de la CIVEL, coûts d’investissement), les habitants ont décidé de mutualiser le réseau de récupération d’eau et de rénover le réseau existant des G’eau ELAN.
Conclusion du journaliste : En attendant la réalisation des travaux sur le réseau d’eau, pour permettre aux habitants de G’eau ELAN d’avoir de l’eau pour leur quotidien non essentiel, une partie de la récolte de leur potager sera échangée contre 10% de la réserve d’eau de la CIVEL.