Les éoliennes du Rhône

Récit imaginé par BERLINGEN Romane, BERNARD Salomé, CHAVENT Tom et MANGIANELLO Rémi et facilité par Marie-Luce Storme dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 4 mars 2023 à l’occasion de la sortie du livre « mon métier aura du sens » de Julien Vidal

Thème de l’atelier:  Et si en 2030 Glorieuses, nos métiers avaient du sens ?

C’est dans un bruit assourdissant que l’une des douze éoliennes installées au bord de la piscine du Rhône s’effondra sur le chapiteau. 

Pauline se réveilla en sursaut. Elle enfila un pantalon, un pull, mis ses docks et parti en courant vers le tiers-lieu ouvert quelques mois plus tôt. 

Elle dépassa Mr Martinez, un octogénaire qui rôdait souvent autour du lieu. Elle l’entendit maugréer « je vous l’avais bien dis, c’est de la merde vos trucs d’éoliennes ». Elle ne s’arrêta pas, bien que d’habitude elle prenais le temps de discuter avec lui sur ces sujets qui la passionnaient. 

En découvrant l’éolienne à plat sur le chapiteau, elle ne put retenir ses larmes. Tout son travail de plusieurs mois venaient littéralement de se faire percuter par cette énorme éolienne. 

En panique totale, elle se décida à annuler l’évènement prévu dans la journée. Elle devait normalement accueillir Marie qui venait présenter plusieurs livres éco-féministes engagées de différents auteurs. Marie avait donné tellement d’énergie pour cette journée. Elle s’était démenée et avais mis énormément de cœur à l’ouvrage. Cette pensée fit de la peine à Pauline qui se décida a l’appeler, encore sous le choc de ce qui venait de se passer. 

« Marie écoute il vient de se passer un truc là c’est compliqué, on va devoir annuler, je suis sous le choc… » entre deux sanglots, Pauline tenta d’expliquer à Marie l’étendu des dégâts. Elle venait littéralement de perdre ses moyens, ce qui ne lui ressemblait guère. 

Marie lui répondit avec douceur : « Ecoute, je prends mon vélo, j’arrive. » 

Quelques minutes plus tard, Marie retrouva Pauline qui était dans la salle principale à l’intérieur du tiers-lieu. Entre deux sanglots, Pauline lui donna les dates qu’elle avait trouvé pour pouvoir reporter l’évènement. Marie compris à la vue de Pauline qu’elle était déjà dans l’après, et un peu sous le choc de l’accident. Elle entendit aussi Mr Martinez maugréé derrière elles, sa canne en l’air « je vous l’avais bien dis! ». Avec tout le calme dont elle était capable, Marie tenta de trouver une solution. 

« Mais, qu’y a t-il de prévu au tiers-lieu aujourd’hui ? On ne peut vraiment pas trouver de solution ? Je sais qu’il fait beau dehors, mais les gens comprendront en voyant les dégâts qu’on a du rentrer à l’intérieur !  » 

« Et bien il y a une grosse journée « ateliers de réparation de vélo » prévu aujourd’hui. Cela prend l’ensemble du local du bas et celui du haut est déjà occupé par plusieurs associations. Donc à l’intérieur ça va être compliqué… » 

« Mais c’est une super idée ! On a qu’à faire les deux en même temps ! Les gens qui viennent à la conférence seront très friands de l’atelier réparation aussi, on fait d’une pierre deux coups ! On a qu’à débuter la conférence par un cours de réparation de vélo, comme ça les gens pourront s’entraider. Et on enchaînera sur la présentation des livres que je voulais faire aujourd’hui ! T’inquiète pas, je m’occupe de réorganiser. Tu viens m’aider à chercher les cartons de livres qui sont dans ma voiture ? » 

Finalement, Pauline se laissa guider par Marie pour la réorganisation de la journée. Cela ne lui ressemblait guère mais lui fit du bien. Elle vit qu’elle pouvait clairement compter sur ses collaborateurs. Marie se remonta les manches et réorganisa toute la salle du bas pour accueillir comme il se doit ses clients. Pauline n’avait plus qu’à s’occuper du vieux Martinez toujours en train de maugréer des thèses complotistes. 

18h30. La journée s’est déroulée à la perfection. Les gens étaient très heureux d’avoir un cours de réparation de vélo en plus d’un temps inspirants sur des thèses éco-féministes ! Les participants sont donc heureux et les vélos sont réparés. Pauline et Marie, souriantes, s’installent en terrasse et trinquent au soleil à l’intelligence collective. L’éolienne sera bientôt retirée et le chapiteau remonté. Finalement, c’était une belle journée…