Les couleurs de Sasha

Récit imaginé par Clara, Juliette, Thomas, Leyya et Constance et facilité par Élodie Dantard dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 23 novembre 2023 en partenariat avec l’ADEME

Photo de Raul Gonzalez Escobar

Thème de l’atelier : Et si la France était neutre en carbone en 2050 dans le scénario 1 ? 


À 26 ans, Sasha, une jeune femme au charisme rayonnant, était un pilier au cœur du village de Bénodet, en Bretagne. Sa présence était une véritable bouffée d’air frais pour la communauté car elle participait activement aux décisions et aux missions du village. Fille d’agriculteur, elle aimait passer du temps dans la ferme familiale.

Chaque matin, elle se promenait dans les sentiers boisés, écoutant le chant des oiseaux et s’imprégnant de la beauté naturelle qui l’entourait. Elle pratiquait également le yoga et la méditation en plein air.

Sasha était aussi la force motrice derrière de nombreuses initiatives écologiques, encourageant la plantation d’arbres, la préservation des espaces verts et l’adoption de pratiques respectueuses de l’environnement. Elle incitait même les plus sceptiques à reconsidérer leurs habitudes pour le bien de la planète.

Un jour, alors que Sasha se rendait au marché du village sur son vélo, elle fut interpellée par une atmosphère étrange. Le ciel, autrefois d’un bleu éclatant, prenait une teinte orange inquiétante. Les champs verdoyants semblaient dépérir sous l’effet d’une sécheresse plus sévère que jamais. 

La nouvelle saison, celle de l’hestia, montrait son visage implacable.

Une fois arrivée au marché, les visages des habitants étaient marqués par l’inquiétude et la peur. Les conversations évoquaient la disparition des cours d’eau, les récoltes compromises et les animaux affamés. Sasha songea alors à ses parents qui allaient tout perdre: leur élevage, leurs récolte et leur gagne pain.

Dans cette société basée sur l’économie locale, cet événement représentait un danger pour l’équilibre du village et la survie de ses habitants.

Sasha, optimiste, réunit alors toute la force de caractère qui lui restait et se lança dans des missions collectives et solidaires au sein de son village. Elle organisa des ateliers citoyens pour aider les agriculteurs : le recyclage des eaux usées, filtrage de l’eau de mer, recherche des nappes phréatiques, etc. Elle encouragea les habitants à adopter des pratiques plus durables : la viande issue de mammifère fut remplacée par la viande issue d’insectes comme nouvelle source de protéines. L’utilisation de l’eau rationnée remit en perspective les productions de fruits et légumes, consommant le moins de ressources minérales. Les récoltes en furent transformées : le choix des fruits et légumes fut restreint à ceux qui nécessitaient le moins d’eau, quitte à choisir des espèces encore jamais exploitées auparavant sur ces terres.

Les projets de collecte d’eau de pluie portèrent leurs fruits, et les forages révélèrent des nappes phréatiques jusque-là insoupçonnées. Les experts en environnement, implémentèrent des pratiques de conservation de l’eau qui commencèrent à restaurer l’équilibre naturel. Sasha, qui avait presque tout perdu, arriva à retrouver un semblant de stabilité : elle se lança dans la production de ces nouveaux fruits et légumes avec ses parents.