Le réveil du Cairn

Récit imaginé par Blandine, Céline, Mathis et Michel et facilité par Mathilde ALADAME et Vanessa WECK dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 6 avril 2024 en partenariat avec Ecologica

Thème de l’atelier :  Et si en 2050, les contes et légendes inspiraient la transformation écologique des sociétés ? 


Nous sommes en 2050 et les récentes intempéries récurrentes nous inquiètent. Notre village a été inondé de nombreuses fois et nous devons réagir.

Après l’inondation de notre première ferme, le conseil de notre communauté se réunit et nous décidons de construire une digue. Il nous faut nous protéger de la colère de la mer si nous voulons survivre!

Nous partons le lendemain dès l’aube à la recherche de rochers sur la côte autour du village. Nous collectons des pierres, de toutes tailles en fonction de la force de chacun chacune. C’est une journée rude mais nous avons des provisions et nous chantons. Le soir même, la digue prend déjà forme et cela nous redonne de l’espoir. Nous fêtons cette avancée autour d’un feu de joie.

Aux aurores le lendemain, un bruit inquiète le village et un attroupement se crée rapidement autour de la digue : le barrage se fissure ! Sous nos yeux ébahis, une créature de pierre s’extirpe de la digue. Des rochers roulent de toutes parts vers le village. Les enfants s’écrient : « le Cairn, le Cairn !! »

Lorsque les sages du conseil arrivent, le géant de pierre est sorti du mur. Il se tient debout au milieu des bateaux de pêche, figé. Nous débattons vivement de la conduite à tenir :

– Balançons-le à la mer, il est maudit !

– Détruisons-le à coup de pioche pour reconstruire la digue !

– C’est un esprit que nous n’aurions pas dû toucher, ramenons-le où nous l’avons trouvé.

– Vous allez trop vite, nous ne lui avons même pas demandé ce qu’il voulait.

Le débat s’envenime et plusieurs d’entre nous se retirent du cercle et s’approchent du Cairn. Nous observons le Cairn, tremblant et fissuré, qui se retourne et commence à déplacer une par une les maisons de bois proches de la plage. Sous nos cris horrifiés, il les pose délicatement en haut de la falaise.

Mais bien sûr, le Cairn a raison ! S’écrie l’une des villageoises. Rien ne sert de construire une digue pour se battre contre la mer, contre les éléments naturels ! Nous devons déplacer le village, c’est à nous de nous déplacer !

Avec l’aide du Cairn, nous passons trois jours et trois nuits à déménager tous les bâtiments du village un peu plus haut dans la vallée.

Une fois la plage dégagée, le golem s’assoit sur un flanc de colline. Nous érigeons un jardin-sanctuaire autour de lui et nous comprendrons plus tard que cela lui plaît beaucoup, car il y restera pour l’éternité.

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