06 Sep L’Alch’timiste
Récit imaginé par Sabine, Angélique, Marie, Christèle et facilité par Isabelle Guerry Buisine et Axelle Kiers dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 6 septembre 2024.
Thème de l’atelier: Et si en 2050 le leadership régénératif était la norme dans les organisations ?
Nous sommes au cœur de la Grand’ Place de Lille, le samedi 3 septembre 2050, à l’occasion du lancement de la grande braderie annuelle.
Braderie de Lille qui, pour rappel, a été reconnue d’utilité publique en septembre 2030 puisqu’elle permet à des milliers de personnes de consommer en 2ème main, favorisant donc l’économie circulaire et l’éco-citoyenneté.
Sur le podium installé sur une Grand’place arborée, Marie, jeune journaliste à Radio Economie Durable accueille Mr Anna IEL, dirigeant fondateur de BeerCoop (une coopérative qui produit du houblon à destination de brasseurs locaux partenaires) pour échanger sur ce qui lui a permis d’être nominé.e dans le classement international SEBROF (le pendant RSE du fameux classement FORBES qui était encore en vigueur jusqu’en 2025 et qui ne prenait alors en compte que la croissance des indicateurs économiques).
En effet, depuis maintenant 20 ans, les critères d’évaluation des plus grandes figures mondiales ne sont plus majoritairement les critères de performance économiques, mais bien à 80% les critères de performances sociales et environnementales.
Cette interview est donc l’occasion de découvrir ce que la coopérative lilloise a mis en place pour en arriver là.
Marie : « Bonjour Mr Iel, pouvez- vous nous rappeler la problématique à laquelle Beercoop a été confrontée dans les années 2030/2040 ?
– Oui, bien sûr : la problématique majeure que nous avons rencontrée, c’est la prolifération de nouvelles bactéries dues au changement climatique. C’est un réel problème auquel nous avons été confrontés localement dans la production du houblon et donc la fabrication de la bière. L’augmentation des températures nous empêchait de continuer à produire des produits de qualité, sans parler de la dangerosité potentielle de ces bactéries pour les hommes mais surtout sur la biodiversité et en particulier une espèce de chauve-souris protégée en Europe.
Nous avions cette mauvaise expérience locale, sachant qu’au niveau mondial des inquiétudes grandissaient déjà concernant les émanations liées à la fonte du Permafrost, et également le sujet de bactéries associées à cette fonte qui revenait souvent dans les articles journalistiques.
Marie : Et comment avez-vous trouvé les solutions ?
– Tout simplement grâce à notre culture de l’innovation. Nous avons mis en place la recherche régénérative.
Marie : c’est-à-dire ?
Mr Iel : Nous nous intéressons à l’économie circulaire, jusqu’au niveau moléculaire depuis plus de 20 ans.
Dès 2032, notre R&D s’est attachée à chercher une opportunité d’utilisation de la mauvaise bactérie qui détraque de temps en temps notre production.
Autant vous dire que depuis toutes ces années, on a appris à la connaître cette satanée bactérie ! Etant donné l’enjeu que représente le partage des connaissances pour sauver la planète, il y a bien longtemps que nous avons abandonné la notion de concurrence pour travailler en coopération avec les meilleurs chercheurs au Monde, notamment grâce au « Wikipedia des bactéries » qui est une source d’information ouverte à tous.
Ce réseau est formidable, travaille en interconnexion et s’appuie sur la diversité et les multi-compétences de chacun.e. Il y a même des enfants qui alimentent les bases de données. Leur créativité est infinie et je peux vous dire qu’ils sont très motivés ! Ils ont compris que leur futur était en jeu.
C’est d’ailleurs un collégien lillois qui a imaginé cette possibilité d’utilisation d’une « mauvaise » bactérie-déchet contre les dangers du Permafrost, il y a 5 ans. A partir de ses intuitions, des recherches financées par un collectif de citoyens engagés ont été approfondies par l’Institut Pasteur de Lille. C’est alors que le mouvement a pris de l’ampleur et que la Task Force mondiale d’ingénieurs, de chimistes et de biologistes bactériens a pu travailler sans relâche pendant des années pour confirmer, le mois dernier, qu’ils avaient identifié une solution qui s’appuie sur notre petite bactérie pour neutraliser un des éléments les plus dangereux du Permafrost.
Cette découverte présage de belles perspectives pour inverser la tendance du réchauffement climatique et ses conséquences !
– Monsieur IEL, je vous remercie infiniment de nous avoir révélé les clés de la success story de votre coopérative ! Et si vous aviez une recette à nous partager, sur l’attitude humaine déployée face à cette problématique et aux difficultés rencontrées, quelle serait-elle ? Quel cadeau pourriez-vous offrir au Monde, pour inspirer et éveiller les consciences ?
– Merci Marie de me donner l’occasion de m’exprimer sur ces sujets d’attitude face aux nombreux défis que nous demandent de relever la planète et nos entreprises.
Le leadership régénératif que nous avons mis en œuvre s’appuie pour moi sur 3 piliers : « résilience, collectif et confiance ». Croyez au pouvoir magique de l’imagination, de l’intuition et de la créativité : il y a toujours plus de substance dans plusieurs cerveaux, corps et cœurs humains.
De cette mésaventure locale est née un début de solution efficace face au problème à priori insoluble de la fonte du Permafrost et je suis fier.e au nom des coopératives houblonnières des Hauts de France, que le Nord de la France soit à l’honneur et participe concrètement aux solutions face aux enjeux climatiques mondiaux de demain !
– Merci Anna IEL, au nom de tous.tes les Humain.e.s. En découvrant aujourd’hui les bienfaits que vous apportez au Monde, je comprends pourquoi on vous surnomme l’Alch’timiste !