11 Mai Emeute à la mairie – le printemps où le monde a changé
Récit imaginé par Emilie FOURMY, Joëlle SOYER et Yvonne BOUJUT et facilité par Marie-Luce STORME dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 11/05/2022.
Thème de l’atelier : Et si demain, une véritable résistance écologique renversait les pouvoirs en place pour sauver la planète ?
Je m’appelle France Martin, j’ai 57 ans et je suis maire du petit village de Liesse dans le sud de la Drôme. Nous sommes en mai 2027 et, ces dernières semaines, il s’est passé dans le pays des événements très graves… Maints sabotages ont eu lieu contre des structures officielles et des grandes entreprises.
L’approvisionnement en énergie devient difficile, voire impossible. Les élections présidentielles ont été invalidées et le gouvernement renversé. Il semble qu’une « résistance verte » veuille démanteler le système et le pouvoir… Que se passe-t-il vraiment ? Nous sommes effarés devant l’ampleur de ces actions et nous nous retrouvons, nous, responsables de la bonne marche de notre petite commune, totalement isolés et démunis.
Tout à coup, devant les habitants qui nous rejoignent et se regroupent autour de nous devant la Mairie, inquiets, mon fils Arnaud prend la parole d’une voix forte que j’ai du mal à reconnaître :
« – J’ai participé avec Vincent à des opérations de sabotage contre ce système qui détruisait la planète, désolé maman je n’ai pas pu t’en parler, à présent nous sommes libres de nous exprimer, et de bâtir un monde nouveau. Nous devons prendre en charge notre futur, et nous organiser tous ensemble pour cela. Nous faisons partie du vivant et devons protéger les différentes formes de vies sur terre. Nous devons discuter le temps qu’il faudra.
– Vous vous rendez compte de la situation dans laquelle vous nous avez mis ?! » s’exclame un habitant en s’approchant d’Arnaud, plutôt menaçant, sous le coup d’une émotion bien visible.
« Il n’y avait pas d’autres solutions. C’était un passage obligé. Notre but est de préserver une planète menacée. Maintenant nous pouvons agir collectivement, sans rapport de domination des uns sur les autres » répond Arnaud.
« Ah oui ? Parce que vous pensez vraiment qu’on va y arriver sans internet, sans communication, sans pétrole et sans gaz ? » crie presque une femme au milieu de la foule.
« Mais l’être humain a vécu plusieurs millions d’années, sans cela, bien sûr que c’est possible !! La civilisation industrielle nous a apporté un confort passif mais a mis la planète dans un état lamentable. Et cela ne s’arrêtait pas malgré les lanceurs d’alerte et les rapports scientifiques ! » dit Vincent prenant la parole à son tour.
Suite aux échanges parfois violents entre chacun, notamment les personnes non conscientisées et les activistes, Sarah décide d’intervenir pour alléger les esprits, en tant qu’enseignante et membre d’un collectif local de sensibilisation aux changements climatiques. Elle connait bien la problématique et sait s’exprimer face à ce type de situation.
« Je suis maman et j’ai l’habitude d’être en permanence avec les plus petits. Ils ont besoin d’être rassurés et que les choses leur soient expliquées sans tabou, de manière apaisée. Chacun a exprimé son point de vue, aussi différents soient-ils, nous avons les mêmes aspirations, faire ce qu’il faut pour nos enfants, répondre à nos besoins vitaux.
Pour cela nous avons besoin de la collaboration de tous. Vous avez des compétences complémentaires qui nous serons toutes utiles dans cette situation d’urgence. Nous pouvons dans un premier temps faire le tour des ressources que nous avons à notre disposition et voir comment mettre en commun nos compétences respectives. Il y a des médecins, des agriculteurs, des techniciens parmi nous. L’expérience des uns et les idées innovantes des autres nous permettrons de trouver des solutions concrètes ensemble. »