18 Jan Du rififi au camping zéro déchets
Récit imaginé par Elise, Réseau (GESAT), Pauline (CRESS) et Gilbert GRANDPIERRE (GCU), et facilité par Laurence DRUON dans le cadre de l’atelier proposé par Futurs proches et la CRESS Auvergne Rhône Alpes, réalisé le 18/01/2022.
Thème de l’atelier : Nous sommes en 2027, depuis 5 ans la France vit, bon an mal an, en « République de l’économie sociale et solidaire » grâce au travail de plaidoyer qui avait été fait par le mouvement de l’ESS lors de la campagne présidentielle de 2021-2022
Un certain nombre de mesures fortes ont été prises ces 5 dernières années, notamment celle-ci : désormais, le peu de déchets encore générés par chacun des acteurs de la société est transformé en ressources.
« – Kaïa, Kaïa, laisse cette grenouille tranquille ! »
Le chien s’écarte à contre cœur du joli bassin plein de plantes aquatiques filtrantes où des vacanciers s’éclaboussent. Depuis qu’ils sont arrivés dans ce camping GCU autogestionnaire de Saint Maurice d’Ardèche, Julie, Gabriel, et leur chien Kaïa vont de surprise en surprise. A leur arrivée, la personne chargée d’accueil leur a remis un tout petit bocal destiné à recueillir leurs déchets pendant leur séjour.
Elle leur a détaillé longuement le fonctionnement des nombreux générateurs d’énergie alimentés chacun par une source différente : toilettes sèches, déchets de cuisine et de jardin, sueur émise pendant le cours de gym….
« – Notre camping est complètement autonome en énergie grâce à la transformation des déchets ! Désormais le déchet n’est plus un fardeau que l’on doit trier, transporter en camion-poubelle, transformer dans des usines polluantes. C’est une ressource rare, transformée sur place en énergie. Admirez notre nouvelle salle de jeux ! Imaginez qu’ici, avant, c’était un local poubelle plein de containers malodorants ! »
Gabriel sourit : ces vacances en France vont leur permettre de découvrir de l’intérieur comment on vit ici, dans cette République sociale et solidaire depuis 5 ans déjà.
Julie vide les sacoches des vélos : bouteilles d’eau, sachets de bonbons, boîtes à salades … Elle hésite longuement entre les différents générateurs, et finit par les vider dans celui où figure une bouteille. Gabriel met à recharger les téléphones portables, les ordinateurs, l’appareil à défriser.
Le lendemain matin, c’est la panique au camping ! Un générateur a explosé, les cuisinières s’éteignent sous les marmites. Le chien Kaïa boit dans la rigole qui court du local sanitaire jusqu’à la piscine naturelle.
« – Il faut organiser un conseil des campeurs en urgence ! » tonitrue Robert..
Le conseil est animé. Le chien vomit dans un coin. Des campeurs membres de la Ligue anti-zéro déchets disent que toute cette machinerie est trop fragile, que le recyclage est une fausse solution et que ces installations qui transforment les déchets en énergie vont nous empoisonner, comme le chien. D’autres rappellent les canicules, les alertes pollution incessantes, les enfants toujours malades, l’Ardèche où on ne pouvait plus se baigner, et cette course sans fin à la consommation. Alors Robert annonce triomphant : « la panne est réparée, le système d’épuration des eaux usées est à nouveau en marche, la soirée dansante avec le repas pris en commun est sauvée ! »
Rien de tel pour poursuivre les débats de manière apaisée !