Chantal, le symbole d’une génération frugale

Récit imaginé par Camille Bacillière, Lucie Ramon, Marie Piron, Titouan Bourgin et facilité par Mathilde Guyard dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 21 mai 2024 en partenariat avec l’ADEME

Thème de l’atelier :  Et si la France était neutre en carbone en 2050 (Scénario 1) ?

3 octobre 2050

Ce matin, le soleil traversait les rideaux, annonçant une forte chaleur.

En ouvrant mes rideaux, j’ai pu apercevoir mon poulailler déjà bien animé.

Je m’empressai donc de descendre dans le salon, au même moment que mes parents et mes quatre amis (et collaborateurs de ma ferme), prêts à prendre le petit déjeuner en famille. Comme à notre habitude.

Ce matin, j’ai laissé ma fille Violette dormir un peu plus tard. Elle avait mal dormi la nuit dernière à cause de la chaleur qui persiste à cette période de l’année.

Aujourd’hui, c’est jour de marché !

Nous avons pris le temps de faire un tour de la ferme, afin de récupérer quelques produits en plus de ceux que nous avions préparés dans le camion la veille, comme les œufs frais de ce matin.

L’ambiance au marché était aussi bonne que d’habitude. Nous n’avons jamais de mal à vendre nos produits !

Nous en avons profité pour prendre des nouvelles des habitants de notre ville.

Une amie profitait du marché pour communiquer les prochains évènements de la commune, prévus dans la semaine à venir.

Dans l’après-midi, nous avons travaillé dans les champs et préparé les récoltes pour le prochain marché. Le temps a commencé à se couvrir et la température est retombée.

Nous avons passé la fin de la journée dans la maison, avec quelques amis, à rigoler autour de jeux de sociétés. Nous nous sommes mis à l’abri de la forte pluie qui a commencé à tomber.

La nuit a été longue, l’orage a grondé jusqu’au petit matin.

4 octobre 2050

Cher journal, le réveil n’était pas doux ce matin. En ouvrant à 7h mes rideaux, je me suis demandée ce qui s’était passé ce matin. Je n’apercevais plus mon poulailler ni mes 5 poules. Alors, à peine réveillée, j’ai bondi de mon lit et ouvert la porte de ma maison. J’ai été abasourdie en observant plus bas au milieu de mon champ, le poulailler brisé en 1000 morceaux et 4 de mes poules se baladant autour comme si de rien n’était.

Le champ n’était d’ailleurs plus un champ, mais une coulée de terre, de boue qui dévalait la route menant au village.

J’ai tout de suite compris ce qui s’était passé. Francesco, la tempête annoncée pour dans 3 jours, était arrivée plus tôt que prévu.

Je me suis mise à hurler et pleurer de toutes mes forces. J’ai donc réveillé mes parents qui sont sortis de notre maison aussitôt. Ils ont fait le même constat que moi. Les 3/4 des champs étaient détruits, la récolte allait être petite cette année. Pour couronner le tout, cocotte, notre poule préférée avait disparu.

Il y avait tout à refaire, j’étais dévastée. Sandrine, Caroline et Sylvain, mes employés et amis, dormaient chez des amis à eux au village la nuit dernière. Lorsqu’ils sont arrivés pour travailler, comme tous les jours, à 9h, ils ont vu nos six mois de travail partis en lambeaux. Ils me racontaient que dans le village, la plupart des habitants avaient été touchés par Francesco.

Nous avons passé notre après-midi à nettoyer et nous avons reconstruit un enclos provisoire pour les poules.

Après cette journée pleine d’émotions, je suis allée me coucher, épuisée.

5 octobre 2050

A la suite de cet événement, l’envie de partir ailleurs me saisie. Je choisis donc de prévenir Sandrine, Caroline et Sylvain de mon envie de partir au loin découvrir les ravages de Francesco. Après de longues minutes à me ressasser les risques d’un tel voyage, Sandrine accepte de prendre mon rôle dans la ferme durant mon absence. A la suite de cet échange tumultueux, je monte dans ma chambre préparer mon sac de voyage. J’avais récemment trouvé le sac de mamie Léa, une relique vieille de soixante ans sur lequel était gravé le nom des villes dans lesquelles elle avait voyagé. Jakarta, Mexico, Madrid… Des destinations si exotiques… Une fois le sac fait, je prends mon vélo à la découverte des environs.


7 octobre 2050

Après 2 jours de vélo, j’arrive à Castellane, une petite ville, au pied des montagnes, également touchée par la tempête d’il y a quelques jours. Cependant, toutes les fermes étaient intactes.

En continuant de rouler dans ce village, le paysage face à moi reste le même : des champs de fraises et de tomates à perte de vue. il n’y a aucun dégât. Je n’en reviens pas mes yeux. Une force invisible protègerait-elle ce village ? Quel est son secret ? Devant tant de questions, et peu de réponses, je me suis avancée vers une ferme et j’ai toqué. Un homme d’une cinquantaine d’années m’ouvre, le sourire aux lèvres. Après de brèves présentations, il m’invite à rentrer. Je lui raconte mon histoire, ma ferme, la tempête, mon périple et ma quête de réponses. Cet homme, prénommé Léo, m’écoute avec attention et compréhension. Il m’avoue qu’ils ont bien été touchés par la tempête, mais qu’avec le temps et l’habitude, les habitants de son village ont développé diverses techniques pour éviter les dégâts et protéger leurs exploitations. Enfin, il m’a invité à rester quelques semaines pour que je puisse apprendre d’eux, et retourner dans mon village natal pour y apporter mes apprentissages, et sauver nos futures récoltes.