07 Mai Bulletin de métémotionnel de l’Habivouac solidaire
Récit imaginé par Lucile, Clément, Yannick et facilité par Sophie dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 29 avril 2025 en partenariat avec l’ADEME
Photo de David Schultz sur Unsplash
Thème de l’atelier : Et si la France était neutre en carbone en 2050 ? Récit ancré dans le scénario 2 de l’ADEME
Strasbourg, chouette et grande ville dans laquelle il fait bon vivre. C’est là-bas que je vis, avec ma petite famille. Nous vivons dans un immeuble que nous adorons. Mes enfants passent du temps à s’amuser avec ceux des voisins, ils jouent ensemble dans la cour commune et aident au potager. Quant à moi, mon double emploi me permet de ne pas m’ennuyer et de varier mes cercles professionnels. Cette configuration me laisse tout de même suffisamment de temps libre pour vraiment m’investir dans la vie collective de notre immeuble, comme tous mes voisins et voisines. C’est grâce à la participation de toutes et tous que nous construisons un lieu de vie inclusif qui nous ressemble et nous rassemble autour de mêmes valeurs.
Malheureusement, ce n’est pas toujours tout rose. La semaine dernière, nous nous sommes réunis pour discuter d’un projet d’aménagement d’un espace commun, pas n’importe lequel : nous souhaitons transformer le parking de la copropriété en espace de nature. Ah la la, cette fois-ci c’était un peu la cata. Karine campait sur ses positions, Michel radotait les mêmes arguments, et Mireille, persuadée de l’utilité et des bienfaits de ce projet, était énervée de la tournure qu’avaient pris les échanges lors de cette réunion. On ne savait plus comment sortir de cette impasse.. Heureusement, dans ce genre de situations, nous avons toujours une solution ! LA chanson, NOTRE chanson, elle nous fédère, nous rassemble, nous motive et nous apaise.
Chanson :
L’habivouac solidaire
Chez nous, on a tout pour s’y plaire
On y partage nos affaires
De verre en verre, on passe au vert
Christine à l’alimentaire
Mireille, la reine des parterres
Karine à la réalisation documentaire
On n’est pas toujours d’accord
Mais on est tous volontaires et copropriétaires !
Le vote du non l’a emporté, le parking ne sera donc pas encore ou peut-être jamais transformé en espace vert dans la copropriété. Il faut croire que les derniers adeptes de la voiture ne sont pas encore prêts. Cela fait donc la deuxième année que le projet est repoussé. Cependant notre parking s’est ouvert aux autres. Étant de moins en moins à posséder une voiture dans l’immeuble, le nombre de places vides étant grandissant, nous avons obtenu le fait d’enlever la barrière pour que d’autres personnes du quartier ou voyageurs de passage puissent venir se garer. Il y a de plus en plus de personnes en vans aménagés, gens du voyages qui font étape sur notre parking. Les woofers qui viennent m’aider sur ma ferme urbaine sont souvent en logements mobiles de type camion ou caravane. Les enfants de notre immeuble sont galvanisés par les étrangers de passage ; cela pique leur curiosité, et certains qui s’arrêtent sur notre parking pour la deuxième année consécutive proposent même de petits ateliers de partages de compétences. C’est top de les voir se sentir bien parmi nous, les sédentarisés.
Beaucoup repartent avec le sourire et nous disent : « à l’année prochaine », tout ça en fredonnant notre hymne, notre chanson d’immeuble, de copropriétaires, de corésidents. La façade ouest de l’immeuble est devenue pupitre depuis qu’un peintre en bâtiment de l’immeuble a commencé à y écrire le premier couplet.