Allumer la flamme

Imaginez…


Nous sommes en 2027. La France est définitivement entrée dans une longue et radieuse période de sobriété, faire mieux avec moins, seule à même de répondre aux enjeux écologiques et sociaux de notre siècle. Au contraire des positions dogmatiques du début du 21eme siècle, elle a déconstruit les récits alors dominants et s’est inventé de nouvelles célébrations.


Et si nous imaginions la sobriété dans la joie des célébrations de fin d’année ? À quoi ressembleraient les contes populaires de Noël dans une société sobre ? Que nous offrerions-nous ? Comment célébrerions-nous ensemble, en famille, entre amis ? Quels enchantements racontés pour petits et grands seraient fédérateurs et porteurs de sobriété ? Répondre de manière profonde et durable aux défis écologiques et sociaux passe aussi par l’émergence d’imaginaires porteurs d’avenir. En partenariat avec La Fabrique des récits, c’est ce que nous avons proposé aux participants de cet atelier d’écriture collaborative en les invitant à co-créer des récits de futurs désirables sur le thème de la sobriété durant les fêtes de fin d’année.

Récit imaginé par Roselyne Allen, Rozenn Nardin, Lionel Ochs, Violaine Magnat, Christophe et facilité par Alicia Béranger dans le cadre l’atelier Futurs Proches réalisé le 8 novembre 2022 en partenariat avec La fabrique des récits.


Ils avancent sur cette route chargée en senteurs. Pas un mot,
Pas un bruit.
Leurs pas succèdent à d’autres pas.

Ils se dirigent vers ce lieu. Ils vont tous là-bas, comme annoncé.
Plein d’espoir, leur cœur bat presque la chamade.
Après onze mois d’attente, ce moment tant désiré s’annonce sobre.
Une fois passée la porte, ils déposent leurs offrandes dans des espaces dédiés aux cinq sens. Certains se saluent alors que d’autres s’embrassent en silence ; surtout en silence puisque le fracas est banni.

En dépit de la pénombre, l’ambiance reste chaleureuse.
En cercle, ils débutent ce moment collectif par une méditation introspective. Le silence est rompu par un chant, si intense qu’il enflamme des rondins.
La lumière irradie désormais l’arène.
Des corps se lèvent, se lâchent et dansent. Ces corps renaissent.
Tout s’arrondit : les ”je » n’existent plus, les ”nous » se tissent.
Le silence est défait par une bordée de mots doux,
Dégustation des offrandes, éveil des sens, les heures s’étirent.
La célébration fût riche en bonheur.
Avant de partir, chacun planta sa graine des possibles pour l’année à venir.