Ali-gateau

Récit imaginé par Hugo Bernard, Solal Mazat, Antonin Coudray et facilité par Lauriane Pouliquen-Lardy dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 30 mars 2023 en partenariat avec l’ADEME

Thème de l’atelier : Et si la France était neutre en carbone en 2050 dans le scénario 1, génération frugale ? 


Chers parents,

C’est sûrement avec un grand étonnement que vous devez lire cette lettre, déposée sous votre porte ce matin. Je vous dois beaucoup. Vous m’avez toujours inculqué les valeurs de partage et de respect ; et j’ai fait de mon mieux chaque jour pour les appliquer. L’ouverture de mon stand de cuisine dans l’espace partagé en plein cœur du Beaujolais à Villefranche-sur-Saône a été une opportunité incroyable tant d’un point de vue professionnel que personnel. Les trajets matinaux ensemble avec nos vélos cargos que papa a réparé plus d’une fois pour aller chercher mes ingrédients à la ferme resteront gravés dans ma mémoire. 

Malgré tous ces souvenirs et bons moments, j’ai toujours ressenti un vide en moi, un manque que je n’arrivais pas à combler. C’est en cherchant des meubles de récupération pour mon appartement communautaire que tout s’est éclairci. Je suis tombé sur un vieil album photo de vous, datant de votre voyage au Japon en 2023. Vous aviez l’air si heureux en visitant ces paysages magnifiques et en goûtant tous ces plats exotiques.

Cette découverte m’a fait réaliser qu’il y avait tant à découvrir en dehors du Beaujolais. Est-ce que vous vous rappelez le nombre d’heures que j’ai passé à cuisiner, ou plutôt essayer de cuisiner, ces ramens au porc laqué ou ces makis au saumon ?

Malheureusement pour moi, personne ne semblait comprendre ce que je ressentais à ce moment-là. J’ai pourtant essayé de proposer des plats japonais à mes clients mais cela n’a jamais marché, ils me réclamaient toujours des quenelles et un bon verre de Beaujolais ! Même lorsque j’en parlais à mes amis, ils m’expliquaient qu’on avait tout ici et que les voyages n’avaient pas été restreints pour rien.

Ce sentiment d’incompréhension s’est progressivement transformé en une soif de nouveauté, de voyage. J’ai alors décidé de vendre ma part de la colocation et tout mon matériel de cuisine pour prendre un aller simple pour Tokyo.

Je vous aime,

Thomas