A quand des hortillonnages à Tours ?

Récit imaginé par Romain Simonneau, Jean-François Hogu, Pauline Quantin et facilité par Mathilde Guyard dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 12 juin à Tours lors de la seconde journée de la COP Centre Val de Loire.

Thème de l’atelier : Et si en 2035 la Loire comme les nombreuses rivières, lacs, étangs de la région Centre Val de Loire devenaient les moteurs de l’adaptation des modes de vie de ses habitants ?


Nila : Bonjour Camille et bienvenue dans les nouveaux locaux de notre journal, en zone hors de montée des eaux. Vous êtes la nouvelle directrice de l’agence d’urbanisme de Tours. Vous n’étiez pas là pendant l’inondation centenaire de 2030 qui a complètement modifié le visage de la ville-métropole, traumatisé ses habitants, détruit les digues et mis en péril l’économie locale et la santé. Vous venez de prendre votre poste, vous êtes déjà allé à la rencontre des acteurs de l’aménagement de la ville et les habitants : comment ressentez-vous les stigmates laissés par cette catastrophe ?

Camille : D’abord je voulais féliciter les habitants pour leur résilience et les actes forts de solidarité posés, conjointement aux services de secours et la ville qui a coordonné la gestion de cette catastrophe. L’inquiétude revient mais l’entraide a tellement fonctionné qu’il faut miser sur elle pour accueillir les catastrophes à venir, quelles qu’elles soient.

Nila : Au vu des fortes intempéries annoncées, quelles sont les nouvelles ressources dont dispose la ville pour absorber le choc à venir, après les travaux de réaménagement débutés au lendemain de la catastrophe de 2030 ?

Camille : Le rapport à l’eau, au fleuve, au Cher et à ses affluents a énormément changé. L’aménagement de la ville a prévu de laisser davantage libre cours au fleuve notamment et de redonner la place dans la ville à des zones humides. C’est d’ailleurs pour développer davantage le système de canaux comme il en existe autour des hortillonnages à Amiens, dont je suis originaire, que je suis venue travailler à Tours. Ces canaux partout en ville permettront à terme l’irrigation de jardins urbains et une forme d’exploitation agricole en parcelles très proches des lieux de forte densité.

Si tout n’est pas encore en place, les digues ont été ouvertes par endroit laissant la possibilité à l’eau de se propager plus progressivement. Les sols ont été désimperméabilisés dans plusieurs avenues, permettant une absorption partielle et de moindres conséquences sur les habitations. Le site Tanneurs de l’Université est un atout important : ses bassins souterrains permettent de recueillir l’eau au fur et à mesure de sa montée, de l’exploiter dans un système de bassins d’études biologiques, de la faire circuler vers les sites des piscines municipales et de réorienter vers des nappes phréatiques de proximité.

Il reste malgré tout beaucoup à faire et de nombreuses fragilités.

Nila : Comment les acteurs de terrain se coordonnent avec les habitants pour pallier les manques dans ce réaménagement ?

Camille : Le dialogue citoyen, élus, entreprises, services publics permet aujourd’hui d’anticiper un plan de secours.

Camille : Je vais devoir vous laisser Nila, je dois trouver mon hôte hébergeur des plateaux à Tours Nord ou Joué les Tours pour les trois semaines à venir !

Nila : merci, je dois moi aussi filer pour aider à l’organisation du déplacement des malades de l’hôpital vers Poitiers et Le Mans !