26 Nov A l’eau, allo
Récit imaginé par Charlotte Echadour, Altaïr Truphème et Charlotte Dudignac et facilité par Vanessa Weck et Mathilde Guyard lors l’atelier futurs proches réalisé le 26 novembre à Paris dans le cadre du Mois de l’innovation publique, avec la Fabrique d’innovation pour les transitions.
Thème de l’atelier : « Et si demain, la pénurie en ressources naturelles nous conduisait à repenser nos manières de vivre et d’être en lien avec le vivant ?”
Ce jour d’été avait pourtant bien commencé, les villageois rassemblés autour de la place du village non pas à palabrer mais mirés devant leurs cordons ombilicaux de téléphones portables à en admirer les images du vide sans jeter un regard vers le ciel, inconscients du danger.
Un premier éclair fut le prémisse d’une semaine de pluie sans discontinuer engendrée par une tempête sans précédent, apportant son lot de vents et de rivières en furie, coupant le village de toute liaison.
Les habitants se réfugièrent tant bien que mal dans les habitations les plus en hauteur mais furent amenés à partager les endroits surélevés encore au sec.
Dans l’adversité des éléments déchaines, un vent de solidarité retrouvé soufflait et recréait un milieu commun.
A la fin des pluies, le septième jour, il fut temps de constater les dégâts et se rendre compte que le réseau ne fonctionnait plus. Les liens avec le reste du monde étaient coupés.
Passé le moment d’abattement, le grand vide sidéral occasionné par une vie sans portable, rendant les habitants démunis et apeurés, un conseil de village fut organisé par les autorités pour en inventer le jour d’après.
La salle était comble. Les habitants prêts à se parler et à imaginer de nouvelles solutions ensemble.
Aujourd’hui, réunion des hauts dirigeants pour décider des mesures à mettre en place. Beaucoup de désaccords, les dirigeants ont peur de rencontrer une trop grande opposition et de ne pas réussir à mettre en place les mesures adéquates. La prochaine réunion prendra la forme d’une assemblée citoyenne.
Les débats entre citoyens ont commencés aujourd’hui par une présentation des enjeux et contraintes de la part des spécialistes.
Des groupes de travail ont été constitués pour questionner les besoins essentiels dans différents secteurs
Les besoins sélectionnées sont :
– La communication entre les habitants et avec l’extérieur du village
– Les urgences
– L’accès à l’actualité
– Les loisirs
– L’accès aux informations (éducation…)
Un vote présenté sous forme de classement des priorités a lieu
La répartition de l’enveloppe d’accès numérique est discuté aux seins des groupes et une vérification de l’équilibre de l’ensemble est faite entre représentant de groupes
Aujourd’hui, il a été décidé de mutualiser des accès pour permettre une optimisation de la connexion.
La forme que celle-ci prendra est encore en discussion:
Session d’information populaire, soirée de visionnage etc
Chaque groupe réfléchit aux nouveaux usages qui peuvent venir combler les manque d’accès au numérique : Enrichissement de la bibliothèque municipale, création d’une vidéothèque, ludothèque et …?
Ateliers de partage de connaissances personnelles sur des sujets variés…
L’accès au numérique bénéficie tout d’abord aux services essentiels, qui sont les services dits indispensables au maintien de la sécurité des personnes, aux activités bénéficiant au plus grand nombre. *
Grâce à un système de cryptage, chaque nouvel utilisateur bénéficie d’une clé d’accès au réseau unique, qui permet d’éviter des usages illicites.
Les habitants disposent de 5 minutes hebdomadaires pour utiliser le réseau numérique pour faire ce qu’elles souhaitent : consulter leurs mails, écouter un morceau de musique, regarder un court reportage. Les personnes qui choisissent d’accéder à des contenus d’actualité, des contenus culturels, peuvent avoir la possibilité de transmettre ce qu’ils ont appris aux autres, lors de séances de restitution collectives intitulées les inforums. Plus ils s’engagent à restituer, plus ils gagnent du temps personnel sur le réseau, à utiliser à des moments précis dans l’année.
La consommation de séries et de films telle que nous la connaissions s’effondre brutalement. Ils sont remplacés par des mini- mini format. Les habitants se mettent à réécrire des lettres
Certains habitants ne supportent pas cette situation et préfèrent quitter le village. Ceux qui en revanche restent sont aidés pour ce faire et bénéficient notamment de compensations financières pour usage restrictif du numérique dans un usage professionnel, une sorte de revenu inconditionnel de déconnexion.