Le retour émerveillé de Monsieur M

Récit imaginé par Maeva Jacquet, Marie-Josée Brard, Gilles Bonvarlet, Didier Pouzou facilité par Sawsan Pinson dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 04 septembre 2024, Parcours CEC Pacifique

Thème de l’atelier :  « Et si en 2050, nous avions créé de nouvelles alliances avec le vivant ? »


Monsieur M revient de la colonie humaine martienne sur laquelle 90% de la population mondiale a migré. Il a atterri hier soir et après une bonne nuit de sommeil réparateur sans aucun bruit perturbateur, il se lève et découvre son nouvel environnement.

Il souhaite raconter cette nouvelle aventure à un ami resté sur mars pour lui partager sa première journée.

« Ce matin en me levant, tu sais, j’avais faim, je ne trouvais pas mes gélules et figures toi que mon major d’homme ne répondait pas, en fait je les avais oubliés sur Mars…. Je sors donc de mon nouveau chez moi en quête de nourriture car mes indicateurs montraient que je devais me sustenter. A ma grande surprise, en sortant, je ne trouve ni super marché ni fast food (pourtant la terre a bonne réputation pour ce genre d’endroit). Cependant je croise un homme avec un panier rempli de choses étranges et colorés, perplexe, je l’interroge sur la provenance de ce qui semble être de la nourriture (d’après mes lointains souvenirs bien sûr). Il me confirme qu’il s’agit de légumes et d’œufs, et me propose de passer un moment avec lui, ce que je finis par accepter volontiers vu mon état. 

Nous nous dirigeons vers un bâtiment végétalisé où vit un groupe de personnes de tous âges en complète communion sociale. Ils sont même entourés d’animaux et semblent vivre en harmonie avec eux. J’ai finalement pu profiter de déjeuner avec eux, et ce fut très agréable, j’avais complètement oublié le goût de la nourriture et la sensation de bonheur qui y est associée. Mais mon cerveau, pour sûr, s’en est bien rappelé. Dans l’ancien temps je crois qu’ils appelaient ça une « madeleine de Proust » ou quelque chose de ce genre. 

Je t’avoue que je n’imaginais pas mon retour sur terre comme ça.  Finalement, j’ai passé ma vie à faire de la recherche, à les financer et j’ai même fini par fuir cette planète en espérant trouver mieux sur une autre. J’ai redoublé d’effort pour que nous vivions mieux et en fin de compte, les êtres humains que j’ai croisés aujourd’hui ont tous l’air très heureux avec beaucoup moins.  Cela faisait des années que je n’avais rien mangé ; savourer et partager ce repas avec eux m’a vraiment ému. J’ai été touché par le sourire des enfants, et l’entente des gens entre eux. La mise en commun des biens semble même les rapprocher alors que moi j’ai été profondément seul pendant tout ce temps, nous n’avions que très peu de contact entre humains, à part avec toi mon cher WAL EE, mais tu n’es fait ni de chair ni d’os. »