07 Juil Il est toujours assez tôt pour bien faire
Récit imaginé par Guillermina CECCI, Frédéric JOSSELIN, Cyril LEGER et facilité par Marie-Luce STORME dans le cadre de l’atelier d’écriture collective futurs proches, organisé en partenariat avec le Département du Territoire de l’État de Genève, au 3DD, Genève, le 07/07/2022.
Thème de l’atelier : Et si demain, la participation citoyenne bousculait le territoire du Grand Genève ?
Ici, c’est tout de même mieux qu’ailleurs. En 2050, sur les bords du Léman, la vie a beaucoup évolué. Les étés sont de plus en plus chauds, la météo capricieuse, la fraîcheur estivale ne se trouve plus que très tôt le matin au bord de l’eau. Les mouvements de transition écologique ont amené des communautés à vivre plus en harmonie avec l’environnement et, il faut le dire, avec un certain renfermement sur elles-mêmes.
On peut noter un certain nombre de tensions parfois qui restent présentes. Les effets de dérèglements qui se multiplient encore font qu’elles sont de plus en plus nombreuses, de plus en plus risquées.
Cependant, Iel n’en finit pas d’aimer cette région et ne peut se résigner à sa dégradation continue. Iel est une jeune d’une grande sensibilité, mais en 2050, il ne cesse de s’interroger sur l’avenir, constatant chaque jour les effets néfastes des activités humaines passées. Elle a, comme tous ceux de sa génération, appris beaucoup, appris à vivre plus en harmonie avec la nature. Iel s’est particulièrement inspirée des arbres dont la faculté d’adaptation est très importante. Au fond, elle reste confiance et confiante
Comme tous les matins dans le jardin de sa communauté, Iel a une sensation étrange mais une certaine harmonie se dégage.
Soudain, elle aperçoit des insectes qui semblent s’enfuir. Elle remonte la file jusqu’au bord de l’eau et constate une étrange nappe à la surface, comme une sorte de tache. Iel se précipite pour donner l’alerte auprès des différentes communautés, mais constate que chacune face à ce défi semble au contraire mener des actions visant à capter la ressource pour leurs propres besoins.
L’égoïsme, une pollution persistante de nos sociétés, se dit-elle. Comment leur faire entendre raison ? Le réflexe individuel ne peut être la solution. Il est toujours assez tôt pour bien faire. Lui vient alors l’idée de proposer de mettre en place une assemblée constituante du Léman pour gérer toutes ensemble des ressources vitales et cette ressource vitale qui est l’eau symbole de cette région du Léman..
La proposition, il faut le dire, rencontre un écho très faible de la part des premières communautés. Sans se décourager, elle prend le chemin de la suivante. En chemin, elle constate alors qu’il est rejoint par quelques dissidents qui, comme lui, ont la conviction qu’il n’y a pas d’alternatives, que c’est l’unique solution. Communauté après communauté. l’Assemblée constituante s’est formée de façon presque naturelle, organique.
Seule la coopération autour du vivant et le chemin vers la résilience l’avenir leur donnera raison. À la fin, tout ira bien. Si ça ne va pas bien, c’est que ce n’est pas la fin