07 juillet 2053

Récit imaginé par Lisa Mollicone, Victorine Coutoure, et Louis Viossat et facilité par Mathilde Guyard dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 7 décembre 2023 en partenariat avec l’ADEME

Thème de l’atelier : Et si la France était neutre en carbone en 2050, dans le scénario 2 ?


Ce matin, le vent soufflait fort et m’a réveillée. Une tempête se préparait. J’étais contente car ça faisait presque un mois qu’on n’avait pas eu de pluie (si j’avais su ce qui allait m’arriver !).
Maman avait emprunté du matériel de peinture à notre voisin du deuxième sur la plateforme commune de la résidence partagée pour pouvoir refaire ma chambre. En échange, papa va réaliser des petits travaux de bricolage chez lui. Je suis allée chercher le matériel pour maman et j’ai ensuite pris mon vélo pour me rendre au lycée. En chemin, j’ai fait un détour pour passer par mon endroit préféré, depuis lequel on aperçoit toute la ville. J’ai réalisé que je n’étais presque jamais sortie d’Avignon.
Après les cours, Papa m’a demandé d’aller chercher de la viande pour préparer l’anniversaire de mamie, je ne me rappelais même plus la dernière fois que j’en avais mangé. Personne n’aime vraiment ça dans la famille, mais mamie y tient pour son anniversaire, après tout c’est la fête !
J’ai décidé d’aller à la boucherie en vélo, il faisait tellement chaud que le tram allait ressembler à une fournaise.

Sur la route du retour, le vent était encore plus fort que ce matin. Ça ne m’inquiétait pas tellement car c’est plutôt courant à Avignon, surtout en été. En réalité, je trouvais que le vent me faisait du bien par cette chaleur d’été et comme je l’avais dans le dos, ça me permettait d’avancer plus vite pour rentrer chez moi.

Tout à coup, le vent s’est transformé en pluie. Je me suis retrouvée coincée au milieu de cette tempête. Il pleuvait tellement fort que je ne voyais plus rien, je ne savais plus où j’étais, je ne voyais pas à plus d’un mètre. J’ai dû m’arrêter et descendre de mon vélo sinon j’allais tomber. Dans la précipitation, je me suis réfugiée dans la résidence partagée la plus proche. Les habitants, réunis dans l’espace commun, m’ont accueillie très chaleureusement.

Cette résidence était quelque peu différente de celle de mes parents, l’entrée donnait directement sur l’ascenseur pour accéder aux habitations et derrière au fond du couloir, on voyait l’ensemble des services et magasins classiques de toutes les résidences de la ville. On m’a fait monter directement jusqu’au 6ème étage, où se trouvaient les habitations d’urgence, des chambres d’appoint qui sont proposées pour les réfugiés. Une des résidentes, Mathilde, m’a apporté une serviette et quelques chocolats déposés sur le lit, m’apportant de un peu de réconfort en cette fin de journée mouvementée. Comme je savais que je n’arriverais pas trouver le sommeil, j’ai décidé de suivre ma curiosité pour partir à la découverte du reste de la résidence. Il était déjà 2h du matin et j’entendais la pluie battante contre les fenêtres et la véranda qui donnaient sur le toit potager. Les arbres et les éclairs dansaient dans le ciel. Mes pensées se perdaient un peu, mais mon intérêt pour l’architecture me donnait envie de m’attarder sur la structure du lieu malgré ma situation. Je me souvins que mes parents me parlaient souvent du fait que notre résidence avait été l’une des premières construites dans les années 2030, ainsi elle est beaucoup moins développée que celle dans laquelle je me trouvais. J’ai alors découvert cette nouvelle architecture, qui offrait des espaces de partage plus définis, avec une meilleure communication entre les zones communes.

Malgré la fatigue, je me suis efforcée de garder en tête toutes ces idées pour les proposer aux habitants de ma résidence partagée en rentrant.
Que d’émotions en 24h ! Je garderai toujours un souvenir de cette soirée. J’ai vraiment constaté à quel point les résidences partagées ont développé l’esprit d’entraide des habitants.