Une journée ordinaire

Récit imaginé par Marine Bérel, Pascal HUBLIN, Vanessa WECK, Pacha MOBASHER et facilité par Lucien Schiltz dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 21/09/2021 en partenariat avec l’Eurométropole de Strasbourg.

Thème de l’atelier:  Et si nous imaginions l’Eurométropole de Strasbourg en 2050 ?


Menelik se réveille en sueur d’un horrible cauchemar. Il est encore au milieu d’Alger en flammes après une canicule de plusieurs mois. Pourtant, la température dans la pièce est tout à fait agréable… Il est en fait à Strasbourg aux côtés de sa femme qui dort encore. Il y a quelques semaines, ils sont arrivés avec leur fille dans leur nouvelle ville. Ils y ont été accueillis par le comité de quartier qui leur a montré leur nouvelle maison. Ils la partagent avec une autre famille et un couple de personnes âgées. Tout est calme dehors, il se rendort… Mais il est à nouveau tiré de son sommeil par une sonnerie : c’est le réveil du boulanger qui rythme la vie des habitants du quartier. Lorsque le pain est cuit, la journée peut commencer. Pourtant un détail l’inquiète, la luminosité est très forte pour l’Alsace au petit matin, il est en retard ! Un peu paniqué, il enfile une chemise et se précipite à son travail en vélo. Toutefois son patron se montre compréhensif, c’est une des règles de la ville, le temps est au service des individus, l’important c’est d’être présent. Il peut commencer sa journée de travail sereinement..

Tout à coup, son téléphone sonne : c’est l’école de sa fille. Elle s’est blessée lors d’un atelier de construction de cabane dans les arbres pendant une sortie en forêt. Paniqué, Menelik propose de venir tout de suite mais il n’a plus de voiture ! L’instituteur le rassure, il existe une structure médicalisée à proximité de l’école. Sa fille sera prise en charge là-bas, nul besoin de se déplacer.

Il peut finir sa journée de travail. C’est très difficile à accepter. Il demeure dubitatif. Après cette journée un peu éprouvante, sa fille veut faire une surprise à sa mère en rentrant. Elle propose à son père de faire un détour sur le chemin pour cueillir des baies. Elle a appris à l’école qu’elles étaient comestibles et il y a un atelier partagé pour faire des confitures près du bois. Alors qu’ils préparent les fruits, il constate que différents utilisateurs s’affairent autour du four solaire. Il y a un problème technique avec ces derniers. Menelik propose de les réparer car il sait comment cela fonctionne. En effet, il est thermicien et connait bien cette technologie utilisée dans son pays d’origine. Les participants de l’atelier lui propose alors d’intégrer une université citoyenne où il pourrait partager son savoir-faire et apprendre d’autres techniques. Sur le chemin du retour vers son domicile, la réparation du four-solaire lui donne une idée : il pourra réparer le système de chauffage de la maison partagée qui est capricieux ces derniers jours.

Le soir même, il propose à ses voisins de construire un chauffe-eau solaire. Ils se retrouvent pour partager le repas dans le potager. En mangeant la confiture préparée par sa fille, Menelik et sa femme envisagent enfin l’avenir à Strasbourg de manière sereine. Ici, ils pourront construire un avenir désirable.