04 Sep Marie-Catherine et le blob
Récit imaginé par Vaea Marcillat, Christophe Balsan, Cécile Monod-Gastambide et Brice Meunier facilité par Céline Charpiot dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 04 septembre 2024, Parcours CEC Pacifique.
Thème de l’atelier : « Et si en 2050, nous avions créé de nouvelles alliances avec le vivant ? »
Il était une fois, en l’an 2050 une jeune femme qui s’épanouissait dans la pratique de plusieurs arts au service de sa communauté.
Le petit village dans lequel elle vivait avait trouvé un équilibre parfait avec la nature, tout en satisfaisant parfaitement les besoins et attentes de chacun. Tout ce dont la communauté avait besoin se trouvait dans un périmètre restreint. Poteries et tissage rythmaient ses journées.
Un jour, alors qu’elle se dirigeait vers la rivière pour se réapprovisionner en terre glaise, elle découvrit que cette dernière était asséchée.
Les plantes mais surtout les maisons champignons s’asséchaient. Pour éviter de mourir, elles émettaient des milliers de spores obscurcissant la région d’un nuage orange à la consistance sableuse.
Sa respiration devenait difficile et ses yeux larmoyants. Finalement le vent se leva, le soleil réapparut … et la maison des petits cochons fût sauvée.
La rivière ne coulant toujours pas, Marie Catherine décida de partir à la recherche du problème. Après quelques kilomètres dans le lit de la rivière, elle découvrit que des industriels indélicats avaient récupéré toute l’eau de la rivière pour alimenter leur usine de Nutella Vegan.
Que faire ? Marie Catherine était perdue. Pour trouver la solution, elle hésitait entre un appel à un ami … et le super moit moit 😊
Finalement elle décida de continuer sa marche.
Elle marcha longtemps dans la montagne, pour trouver la cause de ce tarissement.
Un premier jour, puis une première nuit. Sa première nuit dehors, dans un environnement qu’elle ne connaissait, ni ne maîtrisait. Tout était nouveau, loin de son confort habituel, vaste, déstabilisant. Et pourtant si beau !
Les étoiles scintillaient plus fort. L’air était d’une pureté nouvelle. Le silence … Pour la première fois, elle entendit le silence.
Le matin, elle repartit, à peine reposée. Elle avait faim. Plus embêtant, elle était assoiffée. Son pas se faisait lent à mesure que le soleil montait. Sa vue se brouillait. Une certaine lourdeur s’emparait d’elle. Elle tomba et s’apprêtait à renoncer quand elle se retrouva nez à nez avec une étonnante substance jaune vif qui semblait s’étendre à la façon d’une étoile, ou d’une toile d’araignée.
Sans vraiment réaliser ce qu’il se passait, elle entendit une voix organique dans sa tête. La voix la salua et lui dit qu’elle s’appelait Blob. Elle comprit alors que cette étonnante créature presque fluorescence était vivante et lui parlait. Elle n’avait pourtant pas de bouche. C’était comme une résonnance, dans sa tête d’abord, puis dans son ventre.
Marie-Catherine décida alors de suivre son instinct, de se laisser porter par les paroles de Blob. Elle usa ainsi de ses dernières forces pour atteindre ce qui semblait être une petite clairière, un lieu où la végétation était moins dense et l’air plus frais.
Là, une petite cascade chantait, depuis la paroi rocheuse située au fond de la clairière. Marie-Catherine se désaltéra de longues gorgées d’eau fraîche. Elle put également se restaurer d’un tapis de petites pousses, comestibles, lui avait précisé Blob.
Le Blob, cet organisme vivant, ni tout à fait végétal, ni tout à fait animal, lui avait permis de sortir de cette passe difficile : il avait communiqué et elle avait entendu. Elle avait décidé de lui faire confiance…
Cette rencontre lui fit prendre conscience de l’importance de se connecter au vivant.