04 Sep Le vieux Banian de la Fautaua
Récit imaginé par Loana Chiocchi, Eric Vicario Martinez Taboada, Georges Siu et Koraly Godefroy facilité par Patricia Lo Monaco dans le cadre l’atelier Futurs Proches réalisé le 04 septembre 2024, Parcours CEC Pacifique.
Thème de l’atelier : « Et si en 2050, nous avions créé de nouvelles alliances avec le vivant ? »
En 2050, le grand banian de la vallée de la Fautaua célèbre son 150ème anniversaire. Majestueux, il trône, ses racines ancrées profondément dans la terre polynésienne. À cette occasion, le groupe scientifique BioCommunicant, pionnier dans les recherches de communication inter espèces, décide de le connecter à la machine qui permet à tous les êtres vivants de s’exprimer. Aujourd’hui, pour la première fois, l’humanité va entendre la voix du banian, témoin des époques et gardien silencieux du temps.
Alors que l’appareil s’active, une voix profonde et résonante emplit l’espace.
Le Banian : — « Ah, mes petites feuilles frémissent d’émotion… Voilà bien longtemps que j’attends de pouvoir vous parler. Bonjour, petits humains, et félicitations. Vous avez appris à écouter, à comprendre et enfin à vivre avec nous. Je me souviens encore de cette époque, en 2025, où vous étiez si… pressés, si éloignés de la nature. Je vous avais alors avertis du désastre imminent. Et vous avez écouté. Vous avez changé. Vous avez su bâtir une nouvelle alliance avec le vivant, une harmonie que je ressens dans chaque souffle de vent, dans chaque goutte de pluie qui me caresse.”
Il s’arrête un instant, semblant scruter chaque humain présent avec ses branches ondulant sous la brise.
Le Banian : — « Je vous observe depuis longtemps et ce que je vois aujourd’hui me remplit de joie. Vous ne courez plus partout, sans but, ni sens. Vous avez appris à ralentir, à coopérer, à partager cet espace que nous habitons tous. Vous avez transformé vos villes en refuges pour toutes les formes de vie, vos océans en sanctuaires et vos montagnes en gardiennes de votre sagesse nouvelle. Vous avez compris que votre bien-être dépendait du nôtre. Cela a pris du temps, mais aujourd’hui, vous marchez à nos côtés. »
Ses feuilles bruissent doucement et une vibration empreinte de gratitude envahit l’atmosphère.
Les mots du banian se dissipent dans l’air comme une mélodie ancienne. Le soleil, lentement, glisse vers l’horizon polynésien, inondant la vallée d’une lumière dorée. Une promesse se grave dans ce moment : celle d’un avenir où l’humanité et la nature avancent ensemble, main dans la main, bâtissant des générations futures sur les bases solides de l’entraide, de la réciprocité et de la fraternité.