Le conseil de la nature

Récit imaginé par Aurélie, Peggy,  Tristant, Gaelle, Laetitia et facilité par Isabelle Guerry Buisine et Axelle Kiers dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 6 septembre 2024.

Thème de l’atelier:   Et si en 2050 le leadership régénératif était la norme dans les organisations ?


Il était une fois un cerf nommé Apriglae qui habitait dans une contrée lilloise appelée l’Esplanade. Autrefois, cet espace était un lieu vibrant de l’activité des êtres humains, servant de promenade paisible le long du canal, bordé de vastes parkings où les citadins stationnaient leurs voitures.

Aujourd’hui, en 2050, la nature a repris doucement ses droits. Les arbres ont grandi, le lit de la Deule s’est élargi… La faune et la flore, autrefois cantonnées aux espaces verts délimités, envahissent progressivement l’ensemble de la Citadelle, qui, elle-même, s’efface sous l’inexorable marche du temps. Là où il y avait des murs, des chemins tracés, des constructions humaines, la nature fait renaître un paysage sauvage et authentique.

Dans cette Esplanade se tient aujourd’hui le Conseil de la Nature.

 « Nous venons vous voir cher cerf, vous qui êtes si sage, car vous le voyez bien, nous autres les Humains  sommes totalement perdus… Nous aimerions retrouver de l’apaisement, du calme et de la sérénité, tout ce que vous dégagez. Maintes questions viennent à nous… Comment vivre autrement ? Comment pouvons-nous davantage répondre aux besoins de la nature ? Nous savons qu’il y a tant à changer pour faire de notre espèce une unité profitant de tous les bénéfices de la Terre  … mais comment faire ? » 

L’air était empreint d’inquiétude et aussi d’humilité. Mais soudain, un homme se leva et interrompit le discours de l’assemblée. Malgré la colère visible dans son regard, on pouvait apercevoir une peur incontrôlable. Sortant un fusil de son long manteau noir et élimé, il mit en jout le sage, en criant « De mon vivant, je n’accepterai pas de me laisser juger par un simple animal ! ».

Avant même qu’il n’ait eu le temps de tirer, ses voisins s’élancèrent pour le mettre à terre. L’un d’entre eux le regarda avec bienveillance, et lui dit simplement : « Cet animal est plus vivant que toi. Nous avons besoin de remettre la VIE au centre de tout et de nous entraider ». 

Apriglae, le regard intense, fit un pas vers l’assemblée. Instantanément, le silence s’installa. La pluie s’arrêta de tomber pour laisser place à la lumière. 

Ta raison d’être à toi, c’est l’amour, alors soit pour ceux que tu aimes. 

Ta raison d’être à toi est la création, alors créé·e ce qui te semble être bon pour la nature. 

Ta raison d’être à toi est l’innovation ? Alors innove sur ta manière de consommer, de boire, de manger, de vivre.

Ta raison d’être à toi c’est prendre soin de la planète ? Alors prends soin de notre planète et enseigne-le à tes pairs. 

Chacun d’entre vous, chacun d’entre nous, possède sa raison d’être, notre existence est unique et profonde. Chacun peut trouver sa propre réponse, selon ses valeurs et ses convictions, ensemble, sans que cela ne s’oppose. 

Les participants du conseil acquiescèrent solennellement, comprenant la profondeur de ces paroles. Ils firent le serment de respecter la sagesse du cerf, de se souvenir que leur raison d’être devait être de servir la nature, de la protéger, et de contribuer à son équilibre.

Depuis ce jour-là, la puissance de la nature s’est propagée auprès des hommes qui ont compris qu’un collectif ne peut justifier son existence que s’il agit pour le bien de tous les être vivants, humains et non humains, et respecte l’équilibre dont dépend toute vie. 

Être, c’est déjà faire partie de ce tout ; exister, c’est œuvrer à le protéger.