21 Mai Je vous parle d’un temps…
Récit imaginé par Maëlle GERVAIS, Aurélie DARFAY, Juliette LEPOITTEVIN , Valentin LE FORESTIER et facilité par Mathilde Guyard dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 21 mai 2024 en partenariat avec l’ADEME.
Et si la France était neutre en carbone en 2050 (scénario 4) ?
Cher Journal,
Je m’appelle Thomas, j’ai 53 ans et je suis professeur d’Arts Plastiques au collège Sainte Marie de Saint Jean de Luz. Je suis mariée à Lou, 48 ans, professeur de Musique. Nous avons 2 magnifiques jumelles de 17 ans, Marguerite et Rose. J’aime la nature, jardiner, cuisiner et je ne suis pas à l’aise avec les nouvelles technologies.
Aujourd’hui, cela fait 6 mois que nous habitons confinés de cet appartement que nous avons acquis suite à un ravage de feu de forêt de notre ancien quartier. Je n’aime pas cette journée… Elle a déjà très mal commencé. J’ai été réveillé par un bourdonnement insupportable de la nouvelle ruche installée en haut de l’immeuble. Le gouvernement a décidé d’installer ces fameuses ruches écologiques d’abeilles robotiques pour intensifier la production de miel et intensifier le développement de la faune et la flore.
J’étais en plein rêve !
Je repassais tous mes souvenirs ! Quelle belle époque ! Se lever avec le sifflement des oiseaux et le bourdonnement des VRAIES abeilles… Comment résumer ce rêve en quelques lignes ? Une micro-exploitation, installée au fond de mon jardin, on pouvait y retrouver des fruits et des légumes pour nourrir la famille, les balades à vélo pour se rendre au collège, les voyages, les sorties entre amies dans une ville authentique et joviale… Après une nuit remplie de nostalgie, la dure réalité a fini par me rattraper.
Je suis à la fois fasciné et effrayé par ces changements rapides et soudain. J’ai beaucoup de mal à m’adapter à ces rues ventilées et occupées par des voitures autonomes, plus de vélo, plus de piétons. Le bruit métallique des insectes. L’odeur aseptisée des fleurs. Ce sentiment d’enfermement quand je lève les yeux aux ciels et que ce plafond de verre m’apparaît comme une prison. Mais qui a eu cette idée farfelue de dôme ? N’avons nous pas rater quelque chose il y a 20 ans pour en arriver là.
Ces intempéries à répétition, ces UV qui nous brûlent la peau, cette faune qui se meurt peu à peu, nous a emprisonné sous ce dôme avec pour seule issue notre imagination.
Je m’arrête là dans mes pensées. Mes filles m’appellent pour me montrer comment fonctionne le potager connecté. Une technologie qui pourrait me redonner goût à cette nature qui me paraît aujourd’hui, bien loin…