Eredys, les sabots dans l’eau

Récit imaginé par Eve Marié, Antoine Corbeaux, Hélène Gagaille et facilité par Eric Pierre lors de l’atelier futurs proches réalisé avec Bordeaux Bascule, le 12 décembre 2020.

Thème de l’atelier: « Imaginez un monde où chacun pourrait avoir plusieurs activités. Comment cela pourrait-il redéfinir notre économie et notre relation au travail et aux autres? Vers un Neo Homo Economicus ? »


16 mai 2035, Cadillac, Gironde

Eredys, la chèvre de Caroline s’est sauvée. Shabrina arrive à la récupérer et la rapporte chez Caroline, qui vit dans un habitat participatif à Cadillac, au bord de la Garonne.

Shabrina, arrivée du Bangladesh il y a 4 ans était jusque là accueillie chez des amis, qui ne peuvent plus la loger. Caroline a besoin d’aide pour soigner ses chèvres et propose à Shabrina en échange de l’héberger. Elles font plus ample connaissance et tombent amoureuses.

Suite à la montée des eaux, une partie du village va être inondé, il faut trouver une solution pour loger les habitants et préserver les animaux, en leur assurant un accès à la nourriture sur les hauteurs. Shabrina a des connaissances pour construire des habitations sur pilotis, grâce à son expérience au Bangladesh.

L’eau monte, les chèvres sont paniquées, l’une se noie et d’autres tombent malades.
– on n’y arrivera jamais, c’est trop dur, se lamente Caroline
– ne t’inquiète pas, mon amour, j’ai souvent ressenti ça quand j’étais au Bangladesh, la rassure Shabrina, mais tant qu’on est ensemble, tout ira bien

Shabrina se rend au bourg, pour appeler sa mère restée au Bangladesh. Cette dernière a besoin d’argent, ce qui contrarie beaucoup Shabrina, car elle ne peut rien faire pour l’aider dans ce contexte. Sa compagne lui propose alors de monter un groupement d’agriculteurs en polyculture pour produire et vendre du lait et du fromage de chèvre, pour pouvoir ainsi envoyer un peu d’argent à sa mère.

Photo by Maria Lupan on Unsplash

D’autres membres du village viennent demander de l’aide aux filles comme elles semblent savoir comment s’organiser. Ils semblent revenir sur leur jugement initial quant à leur couple soi-disant pas assez conventionnel à leurs yeux. Les deux jeunes femmes se lancent aussi dans une activité de construction d’habitations sur pilotis inspirées du Bengladesh pour gagner en résilience localement.
Chaque jeudi, Shabrina tourne le bois grâce au bois flotté récupéré suite aux récentes inondations.

De son côté, lors des veillées nocturnes organisées dans le village, Caroline donne des cours de ukulele et de chant aux enfants. Le reste du temps, elles participent ensemble aux différentes autres activités du village selon les besoins (récoltes, préparations des repas, animation du bar coopératif local, animation d’ateliers participatifs, prises de décision collectives en gouvernance partagée, etc.)

16 mai 2048, Cadillac, Gironde
Caroline et Shabrina boivent tranquillement leur café au lait de chèvre en terrasse, en admirant toutes les jolies maisons sur pilotis qui surplombent la Garonne, satisfaites de l’organisation en auto-gestion à laquelle elles ont pu contribuer à Cadillac.

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