Eau secours…

Récit imaginé par Anne Rebelles, Laurence Labbe et Aurélie Brossa et facilité par Mathilde Guyard et Vanessa Weck dans le cadre l’atelier futurs proches réalisé le 26 novembre 2024 au titre du Mois de l’Innovation publique, avec la Fabrique d’innovation pour les transitions.

Thème de l’atelier :  Et si demain, la pénurie en ressources naturelles nous conduisait à repenser nos manière de vivre et d’être en lien avec le vivant ? 


(le castor, la troupe de traducteurs et le village de chartreuse)

Ce matin je me lissais les moustaches d’un air pensif. Il faisait beau et les oiseaux chantaient au fond de ma vallée, mais pourtant j’étais soucieux. « Foi de Castor, on dirait que le débit de l’eau baisse ! Que se passai-t-il ? » Depuis plusieurs jours la rivière ne chantait plus sur les cailloux. Si cela continuait comme cela je n’allais plus avoir une goutte d’eau pour ma toilette demain matin. Je décidai de me mettre au travail et d’agrandir le barrage en amont de la cascade.

Quelques temps plus tard, la troupe nomade du village de la colline qui avait pour habitude de chanter et danser tout le jour durant, s’interrompaient au milieu d’un sonnet. Ooooooh s’exclamèrent les autres habitants du village. Que se passe-t-il ? Sûrement quelque chose de très grave ou important pour que notre troupe de passeurs d’histoires et de savoir cesse ainsi de se produire au milieu d’une représentation.

« Jules, je viens de recevoir un appel du village de Valmirelle. Il m’informe que le débit d’eau a fortement réduit en quelques jours et qu’ils ont observé une activité particulièrement importante de la part des castors. On sait que dans cette région, c’est eux qui gèrent l’eau et que notre intervention humaine est fortement réduite, mais ça leur pose un problème d’alimentation en eau potable.

Il nous demande d’intervenir pour comprendre ce que font les castors pour adapter les usages et les conséquences. »

La troupe, que l’on dit la troupe d’interprètes, se déplacent, au fil des saisons, de villages en villages et de ville en ville pour aider à l’interprétation du vivant dans les interactions avec les humains. En plus de ça, ils aiment partager leur savoir en musique et chacun de leur passage ressemble à une grande fête. Ils aiment à dire que leur musique parle à tous : vivant humain, non-humain, non-vivant. Elle rassemble et revigore, comme un feu de cheminée.

Intuitivement, grâce aux interactions avec la nature qu’ils avaient réussi à mettre en place, ils comprirent ce que leur disait le castor :

– « je n’ai plus d’eau pour lisser mes moustaches, j’ai dû agrandir le barrage ! »

– « Mais nous aussi Castor, nous avions besoin d’eau ! Nous allons devoir négocier et nous mettre d’accord pour que tout le monde puisse avoir de l’eau ! »

Justement, le village de chartreuse est spécialiste des problèmes de pénurie d’eau. Je vais les prévenir par le gypaète que nous avons besoin d’eux. Je vais proposer en échange de modifier notre tournée pour y aller à l’automne, lors du festival flutée (voix, flutes et perçu), pour les remercier. 

Conclusion : à chaque époque, il faut toujours être attentif aux besoins des autres et négocier !