Changer, dit elle… 

Récit imaginé par Claire Herlic, Ethan Tarragano, Guillaume de Lustrac, Guillaume Nicol, Stéphane Bigata, facilité par Cédric Liardet dans le cadre de l’atelier futurs proches réalisé le 30 mars 2023 en partenariat avec Les Ateliers de la Décroissance Pays de Lorient – Quimperlé.

Thème de l’atelier :  « l’alimentation en Bretagne sud en 2037, après 7 ans de récession suivis de 7 ans d’initiatives décroissantes. »


En 2023, une nouvelle directrice d’une usine agroalimentaire au Nord de Lorient est nommée. Elle va être obligée de revoir son mode de production à cause d’une gigantesque arrivée de réfugiés climatiques et de l’interdiction des pesticides : elle doit donc produire beaucoup plus, alors que l’arrêt de l’utilisation des pesticides diminue les rendements. Le changement climatique rend aussi plus compliquée la production alimentaire (manque d’eau, intempéries, montées des eaux, ….).
Il n’y a pas assez de terrain agricoles et d’exploitants pour répondre à la demande.

Au total en 2037 avec l’arrivée de réfugiés climatiques, la Bretagne compte 3 millions de bouches à nourrir supplémentaires. La crise atteint son paroxysme car les conflits se multiplient : entre ville et zone rurale, des personnes qui s’accaparent la nourriture, les agriculteurs et les écologistes, etc… Tout le monde cherche des solutions, la directrice de l’usine cherche une solution.

Elle se rend compte que le seul moyen de pérenniser l’entreprise, c’est de privilégier l’intérêt général et elle est à l’origine des Etats généraux de Réconciliation pour une Alimentation des Populations de Bretagne Sud. Ensemble les citoyens, les nouveaux arrivants, les élu·es locaux et les agriculteurs cherchent donc des solutions.

Comme en permaculture, le problème est la solution, la situation de crise conduit à une réflexion sur l’organisation du travail (plus de travail pour l’alimentation sans pesticide, saisonnalité avec d’autres tâches d’utilité écologiques ou solidaires, temps de loisirs augmenté dans les périodes creuses ou hivernales, échange de moyens et de ressources avec les autres régions ou les pays du Sud.…).
L’usine devient un bien commun et le lieu d’échanges et de décisions pour s’adapter au contexte écologique et à la mutation du rapport au travail et de la solidarité avec les autres régions et du monde.

A la fin il est décidé de transmettre l’entreprise aux acteurs qui restent. La directrice prend conscience de son rôle de facilitatrice alors qu’elle était au début de sa carrière pour un modèle autoritaire productiviste, et descendant.
Elle partage son expérience avec de nombreuses personnes venues étudier ce modèle et n’hésite pas à dire haut et fort qu’elle évolue aujourd’hui dans un écosystème apaisant et épanouissant qu’elle recommanderait aux autres.